Je reviens à la question de M. Derosier sur le fait que des sapeurs-pompiers professionnels sont aussi volontaires. Dans le Var, la départementalisation a coûté cher parce qu'elle a conduit à instituer des gardes permanentes, constituées de sapeurs-pompiers volontaires, dans beaucoup de casernes, ce qui a permis d'améliorer la qualité de la distribution des secours. Aucun centre de secours du Var n'est constitué à 100 % de professionnels.
S'agissant du prétendu manque de courage de la part des directeurs départementaux en matière de maintien de la paix sociale, j'ai connu pour ma part pendant trois ans un conflit social très dur au cours duquel des banderoles apposées sur les camions me traitaient nommément de « directeur voleur ». Le SDIS était protégé par des CRS car les grévistes ont mis à plusieurs reprises le feu au SDIS. Il n'y a eu aucune interpellation, pas plus d'ailleurs que quand ils ont placé des fumigènes dans le tunnel de Toulon alors qu'il était ouvert à la circulation ou lorsqu'ils s'en sont pris avec violence à un commissaire de police à Saint-Raphaël ou à leurs habituels collègues de travail, gendarmes et CRS, à Paris en décembre 2006. Tous ces faits sont restés impunis, ce qui a conduit certains à en conclure que les pompiers « surfaient » sur la vague de leur popularité. En effet, un élu est-il aujourd'hui capable de dire non à des pompiers en grève depuis plusieurs mois et de tenir, tout seul ?
À l'évidence, il faut revoir un certain nombre de choses. En vertu du principe même de la décentralisation, l'État, qui impose beaucoup, laisse une marge de manoeuvre importante aux collectivités territoriales. Mais, s'agissant d'un service dont vous avez rappelé le coût important, on peut se demander s'il doit rester territorial ou s'il doit être étatisé voire militarisé. Mais il n'est pas certain qu'un statut à envergure plus large soit moins onéreux.