Il m'est difficile de répondre. En effet, la réforme du crédit d'impôt recherche a eu lieu en plein milieu de la crise. Les grandes entreprises exportatrices, particulièrement exposées à la concurrence internationale, ont beaucoup souffert de l'appréciation de l'euro par rapport au dollar et du ralentissement de l'activité économique, qui a pu atteindre jusqu'à 50 % dans certains secteurs. Or, que je sache, aucune entreprise n'a réduit de moitié ses efforts de recherche-développement. Le crédit d'impôt recherche les a donc incontestablement aidées à traverser cette passe difficile, leur permettant de ne pas réduire leur effort de recherche ni leurs effectifs en ce domaine. Je ne vois pas là d'effet d'aubaine, plutôt un effet salvateur durant la crise. Le crédit d'impôt recherche a aussi favorisé l'implantation ou le renforcement de centres de recherche-développement de grands groupes en France. Cela a été le cas pour Microsoft, Nestlé… IBM a renforcé ses équipes de recherche à Grenoble, STMicroelectronics a lancé ses grands programmes de recherche sur cinq ans grâce à ce dispositif.