Peut-être me suis-je mal exprimé. Je n'ai pas voulu dire que le directeur de l'ARH formulait des reproches contre les pompiers. Il a constaté une situation. Des éléments sont assez graves. Dans notre département le SDIS a prêté, il y a quatre ou cinq ans, un hélicoptère au 15. Des créances ont été envoyées. Elles ont été contestées devant le tribunal administratif par le CHU de Nîmes. Le tribunal administratif l'a débouté. Mes prédécesseurs n'ont pas voulu l'assigner en appel.
Il est heureux que le préfet soit resté le responsable de la sécurité civile. Je ne suis pas favorable à ce que la responsabilité en incombe totalement aux présidents de SDIS, donc aux présidents de conseils généraux. Cela créerait une ambiguïté opérationnelle. Si nous demandons aux pompiers de cesser de remplir les missions qui sortent de leur champ de compétences, quelles seront les conséquences ? De toute façon, du fait de leur proximité avec la population, les pompiers ne sont pas prêts à cet abandon.
L'actuel directeur du CHU de Nîmes, lorsqu'il était directeur du centre hospitalier de Cannes, avait passé une convention avec le président du SDIS, M. Christian Estrosi. Cette convention traitait des questions financières. Cela ne s'est pas fait dans le Gard ; il m'a exposé que ce département était pauvre par rapport aux Alpes-Maritimes. Dans ces conditions, il ne sera pas possible de se diriger vers une coopération sereine, que j'appelle pourtant de mes voeux. Ayant pendant des décennies soigné des patients dans un centre hospitalier général de taille moyenne, je connais l'importance du maillage opérationnel pour les urgences.
Comment pouvons-nous obliger nos amis du 15 à requalifier les actes opérationnels ? Pour moi, la règle de partage est claire : la non hospitalisation du patient amené aux urgences, seul critère intangible qui coupe court à toute confusion : si la personne est hospitalisée, c'est qu'il y avait détresse ; les « rouges » sont donc dans le cadre de leur mission. Si tel n'est le cas, il faut opérer une requalification.