Monsieur Domenech, vous représentez, nous dites-vous, l'autorité sportive. Or, je n'ai vu ni autorité ni sport. Vous auriez aussi toujours protégé les joueurs. David Trezeguet et quelques autres auraient-ils la même appréciation ? Nous ne sommes pas là pour parler de l'échec pitoyable de la tactique et du choix des joueurs. C'est votre domaine de compétence. De plus, l'acceptation de la défaite est inhérente à l'esprit du sport. En revanche, celui-ci comprend aussi le respect de l'adversaire, du public et de la nation. Est-ce trop demander que l'hymne national soit écouté sans ricanements bêtes ou sans chewing-gum ostensiblement mâchés ? Comment pouvez-vous refuser, sous les yeux de la planète entière, de serrer la main du sélectionneur adverse, celui du pays hôte qui plus est ? Comment pouvez-vous vous faire le porte-voix de millionnaires grévistes ?
Dans l'histoire les vaincus sont parfois plus grands que les vainqueurs : au concours des grands hommes, Napoléon l'emporte toujours sur Wellington. Le sport nous offre d'autres exemples, l'équipe de Saint-Étienne à Glasgow, l'équipe de France à Séville, ou le jeune Nicolas Mahut à Wimbledon, battu mais grandi. J'espère que son exemple pourra vous inspirer à l'avenir.