Les prévisions sont toujours délicates, mais le niveau défini correspond à un juste besoin que nous avons considéré comme satisfaisant. Évoquer une proportion de 10 % est un peu réducteur. Nous avons élaboré un abaque, qui combine un nombre de répéteurs et leur durée de vie. Syracuse a été dimensionné à partir d'hypothèses d'emploi des forces. Les répéteurs installés sur un satellite en orbite tombent en panne au fil du temps. Pour pallier les insuffisances au cours du temps d'un système à deux satellites (débits, couverture…), les États en ajoutent habituellement un troisième. Nous avons plutôt choisi au contraire d'installer une partie française d'ampleur limitée sur le satellite italien Sicral.
La livraison de celui-ci en 20132014 nous permettra d'accroître nos capacités : nous pourrons alors mettre à la disposition de l'opérateur locataire davantage de répéteurs sur les deux autres satellites. Mais, du fait de la diminution progressive du nombre de répéteurs en fonction, nous ne devrions plus pouvoir offrir de répéteurs à la location à l'horizon 2020.
C'est dans ces conditions et par simplification que nous avons globalement annoncé le taux de 10 % pour les capacités « opérateur », mais les spécifications du cahier des charges sont précises. Selon nos calculs, le risque est acceptable. L'EMA s'est engagé. Avec la DIRISI, nous avons effectué des modélisations. Les abaques que nous avons validées correspondent, sur la durée, à cette proportion.
Cela dit, nous ne restons pas entièrement démunis. La politique satellitaire globale des armées comporte un « noyau dur », nous permettant un premier engagement autonome de nos forces. Ce noyau dur, c'est Syracuse, qui utilise la bande de fréquences X. Avec cet équipement, nous couvrons l'arc de crise. Ce sont ces liaisons que nous sommes capables de protéger contre le brouillage. En parallèle, nous louons des capacités à l'année, à des compagnies d'exploitation de satellites telles qu'Intelsat ou Eutelsat. Nous pouvons basculer nos capacités d'un système à l'autre. En troisième élément, nous louons des capacités à la communication, comme dans le système Inmarsat.
Notre architecture de satellites de communication est donc globale. Si une crise de forte intensité se déclenche à un moment donné et que nous manquons de capacité en bande X, nous pensons pouvoir basculer un certain nombre de capacités sur d'autres fréquences. Au pire, nous devrons sous-louer à l'industriel, à prix fort, le complément de capacité que nous lui aurons préalablement loué.