…et peut-être – nous verrons bien – convaincante.
Ce qu'a dit notre collègue Le Bouillonnec est très important. Les ghettos se sont formés peu à peu. Notre collègue Pupponi, qui est beaucoup intervenu la semaine dernière, l'a rappelé : il y a quarante ans, Sarcelles était une ville où régnait une certaine mixité. Puis, par la faute de la Caisse des dépôts en particulier, cette mixité s'est évaporée. Et lorsque la mixité disparaît, le processus est irréversible. Je pourrais citer l'exemple des Bosquets à Montfermeil, celui des Quatre mille à La Courneuve, et notre collègue maire d'Aulnay, ici présent, pourrait nous parler de la cité des Trois mille. Il est intéressant de noter que ces enclaves, devenues progressivement des ghettos, ont souvent été constituées par la ville de Paris, qui considérait la banlieue comme une terre de relégation, de sorte qu'il est aujourd'hui très difficile d'inverser le mouvement.
Il n'y aura pas de mobilité dans le parc social avec votre façon de faire, madame la ministre, car vous allez amputer nos cités HLM de la diversité qui lui reste en en extrayant les couches moyennes, qui ne sont pas des couches moyennes supérieures – sauf à Neuilly où l'on n'a logé que des privilégiés ou quasi-privilégiés, aristocrates en quête de cartes de visite discrètes, hauts cadres de banque ou autres personnalités qui n'ont nullement leur place dans le parc social. Apporter à Neuilly de la mixité permettrait pourtant à ses habitants de toucher la réalité de près, ce qui ne leur ferait pas de mal. Nous ne pouvons pas tolérer ce genre de situations, pas plus que nous ne pouvons accepter qu'on enlève ce qui reste de mixité sociale dans nos villes. Tout ce qui altère la mixité est, par essence, mauvais.
Le rapporteur vient d'indiquer que les villes concernées par un PLH pourraient bénéficier d'exceptions.