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Intervention de Anne-Marie Descôtes

Réunion du 11 mars 2010 à 11h00
Mission d’évaluation et de contrôle de la commission des finances

Anne-Marie Descôtes, directrice de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger :

La piste du partenariat public-privé au Caire avait suscité de grands espoirs mais l'échec est complet, tout comme à Bruxelles. C'est au contraire en très bonne voie à Londres et j'en suis très heureuse, mais cela s'explique par un contexte local très particulier : la communauté intéressée est essentiellement française, des chefs d'entreprise ont souhaité investir, et le trust créé par l'ambassade en a facilité le montage juridique et financier.

À Pékin, plusieurs entreprises françaises semblaient intéressées par le projet de nouveau lycée. Des entrepreneurs stimulés par les nouvelles possibilités d'exonérations fiscales avaient fait des promesses de dons, mais une seule a depuis lors été suivie d'un engagement écrit – il émane de Total, pour 500 000 euros. Nous engagerons le projet quoi qu'il en soit, avec la garantie qu'il sera autofinancé, ce qui implique pour les familles une augmentation de 25 % des frais de scolarité sur 15 ans, l'Agence prenant à sa charge une partie des coûts. En d'autres termes, la preuve est faite que les partenariats public-privé ne sont pas une source de financement fiable.

Pour ce qui est de l'enseignement supérieur, nous avons créé il y a trois ans un service d'orientation, dont les conseillers se rendent dans nos établissements. Nous avons aussi établi un partenariat avec l'Office national d'information sur les enseignements et les professions – l'ONISEP – ainsi qu'avec CampusFrance. Nous repérons les meilleurs élèves et nous diffusons les informations sur les bourses d'excellence en France. Pour autant, nous ne sommes pas maîtres du choix des élèves. Il convient sans doute de s'interroger sur l'attractivité de nos universités. La difficulté que soulignent les familles est qu'elles n'ont pas la capacité de créer un lien avec les jeunes bacheliers, de montrer qu'ils seront accueillis et suivis et les parents éprouvent des réticences à y envoyer leurs enfants. On comprend aisément qu'il est plus facile pour une famille libanaise d'inscrire son enfant à l'Université américaine de Beyrouth que de l'envoyer à Paris, surtout s'il s'agit d'une adolescente. D'autres raisons peuvent jouer : ainsi, les parents espagnols, qui apprécient beaucoup les lycées français, souhaitent néanmoins qu'à un certain moment leurs enfants gardent un lien avec le système éducatif espagnol ; ils préfèrent donc les voir suivre au moins un premier cycle d'études supérieures en Espagne, pour les laisser partir en France par la suite, dans le cadre du programme Erasmus.

Quant aux classes préparatoires, c'est un dispositif très mal connu à l'étranger, excepté au Maroc. Nous travaillons avec les proviseurs des lycées qui ont des classes préparatoires et des internats, et nous les invitons à venir se présenter. Cela étant, ce cursus typiquement français présente des particularités telles qu'il n'est pas forcément adapté aux étudiants étrangers. Ainsi, pour les étudiants chinois ou indiens, un échec peut être très mal vécu. Un travail d'explication et d'accompagnement spécifique est nécessaire.

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