Je voudrais d'abord présenter rapidement Astrium. Cette société, qui appartient en totalité à EADS, est, de très loin, la première entreprise spatiale européenne. Son chiffre d'affaires est de 4,8 milliards d'euros. Elle emploie 16 000 personnes en Europe, dont près de la moitié en France. C'est aussi la troisième société spatiale mondiale.
Notre place dans la défense française est tout à fait déterminante. Astrium est en France le maître d'oeuvre des missiles balistiques et de la totalité des programmes de satellites d'observation ou d'écoute, à l'exception de ceux de télécommunication. Astrium est aussi présente dans quatre autres pays d'Europe : l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Espagne et les Pays-Bas.
Notre intérêt pour l'usufruit des satellites de communications militaires procède de notre expérience des services spatiaux. Dans ce domaine, Astrium est de très loin, en Europe, l'entreprise la plus expérimentée.
Elle est aujourd'hui la seule entreprise privée au monde à gérer des flottes de satellites de communications militaires – plus précisément la flotte britannique et la flotte allemande. Elle est la troisième entreprise au monde pour les services d'observation de la Terre, aussi bien pour la filière optique – avec notamment Spot Image – que pour la filière radar. Dans le domaine des télécommunications, elle est même le premier acteur mondial. Les services spatiaux représentent aujourd'hui presque le quart de son chiffre d'affaires.
Notre expérience des télécommunications est essentiellement britannique. Un des deux grands acteurs européens du secteur, avec la France, la Grande-Bretagne a en effet choisi la forme du partenariat public-privé pour la gestion de ses satellites. Les conditions de transposition à la France des leçons apprises en Angleterre nous paraissent donc tout particulièrement intéressantes pour la MEC. Je laisse le soin à M. Béranger d'exposer ce point.