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Intervention de Jean-François Dhainaut

Réunion du 3 juin 2008 à 11h00
Mission d’évaluation et de contrôle de la commission des finances

Jean-François Dhainaut :

Je passe à votre question suivante : comment réduire les inégalités de dotation entre les universités ? Je ne sais pas s'il s'agit d'une bonne question. Le fait que les dotations soient inégales ne me gêne pas. Elles seront toujours inégales, et c'est bien, dans la mesure où les universités ne font pas toutes la même chose. Simplement, il faut que ces dotations soient parfaitement transparentes et justifiées. Ce n'est pas le cas actuellement, en raison du fait qu'on ne tient pas du tout compte de la performance.

Selon moi, la part variable devrait être de 100 % pour la partie « recherche ». La recherche s'évalue parfaitement. Il existe des critères européens que personne ne discute et il n'y a aucune raison de donner une dotation de base qui ne correspond à rien.

Pour la partie « formation », c'est un peu différent. La Conférence des présidents d'université (CPU) propose 10 %. Il faut prévoir 30 % au moins, si on veut obtenir un effet, sachant que je parle salaire non compris.

Pour moi, les critères sont limpides, l'insertion professionnelle, en est un. Mais pas n'importe laquelle, à n'importe quel niveau, et avec n'importe quel salaire. Je ne considère pas comme un exemple d'insertion celui d'un étudiant à bac + 8 qui travaille comme chef de rayon chez Décathlon.

En attendant de disposer des taux d'insertion réels, on pourrait allouer des financements en fonction de dispositifs d'aide à l'insertion professionnelle : mise en place d'un tutorat, d'un suivi des étudiants, de relations avec les entreprises. On pourrait considérer la poursuite des études au-delà d'un certain niveau comme une sorte d'insertion. On pourrait moins coter la sous-performance, comme dans l'exemple précité d'un emploi de vendeur chez Décathlon.

Il faut maintenir une dotation en fonction du nombre d'étudiants, mais seulement de ceux qui passent les examens. En effet, certaines universités comptent un quart ou un tiers d' « étudiants fantômes », notamment en sciences humaines – de la même manière qu'il faut tenir compte du nombre de chercheurs qui publient, mais pas des autres.

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