En tant que président d'université, j'ai subi les défauts du système San Remo, extrêmement pervers, qui ne tient compte que du nombre d'étudiants inscrits et du nombre de mètres carrés de locaux.
Le meilleur exemple est celui de l'université de Rouen qui, sans évaluer ses besoins réels, s'est lancée dans une politique d'extension immobilière (56 bâtiments sur 7 sites et 5 communes), profitant d'opportunités diverses, l'obligeant maintenant à les entretenir, ce qui revient très cher. Plus on a de bâtiments, plus on a d'argent, mais la dotation au mètre carré étant beaucoup plus faible que le coût réel du mètre carré, l'université se trouve toujours en déficit.
Puisque l'on tient compte du nombre d'étudiants inscrits, plus l'offre de formation est foisonnante, plus il y a d'étudiants, et plus l'université reçoit de dotation. Celle qui s'en tient à une offre de formation restreinte, pertinente, dans son domaine de compétence, reçoit moins d'argent. Ainsi, mieux on gère, moins on reçoit de dotation.
Il faut donc absolument arrêter rapidement le système San Remo.