a rappelé que les compagnies aériennes s'efforçaient d'acquérir les meilleurs avions, mais que leur métier n'était pas de les construire. La consommation dépend de la conception de la cellule de l'avion, de la géométrie de ses ailes, du poids de ses matériaux, de sa portance et de son aérodynamique, de la performance de son moteur, mais aussi de l'optimisation du vol, de la route, de l'altitude et des attentes éventuelles. Le soutien à la recherche concerne le monde des constructeurs, des motoristes et des producteurs de carburant, mais il faut aussi s'intéresser au volet aéroportuaire et contrôle aérien, qui recèle une marge de progression de 10 à 15 %. Le groupe soutient par conséquent la démarche européenne, la directive relative au ciel unique européen et le projet CESAR, qui a pour objet de créer l'Europe du contrôle aérien.
Si le kérosène est le drame du transport aérien, il a fait sa réussite, car c'est un excellent carburant, doté d'une qualité énergétique remarquable et peu inflammable. Néanmoins, d'origine fossile, il produit du CO2. L'hydrogène serait également un excellent carburant mais son maniement est plus délicat et sa densité est telle que des réservoirs au moins trois fois plus gros seraient nécessaires, ce qui n'empêche pas que les constructeurs y réfléchissent. Quant aux biocarburants, ils font l'objet d'essais, notamment mélangés à du kérosène, mais les volumes nécessaires sont énormes et il ne faudrait pas raser la moitié de la forêt amazonienne pour satisfaire ces besoins, d'autant que la déforestation est déjà responsable de 18 % de la production de gaz à effet de serre, c'est-à-dire de la mécanique de changement climatique.
Il y a cent ou même cinquante ans, qui aurait imaginé que 2,3 milliards de personnes voyageraient par voie aérienne par an, dans d'aussi bonnes conditions de sécurité et de confort ? Le génie humain a permis des progrès considérables et il n'y a aucune raison que cela s'arrête ; même si les deux décennies à venir seront un peu difficiles, les savants et les ingénieurs qui travaillent dans le monde entier trouveront des solutions. L'échange de permis d'émissions semble une manière intelligente et raisonnable d'opérer la jointure avec les technologies de l'avenir.
Le président Christian Jacob s'est interrogé sur le périmètre géographique des accords susceptibles d'être trouvés : compte tenu de la position actuelle de certaines compagnies étrangères, notamment américaines, n'est-il pas irréaliste d'espérer des mesures mondiales à court terme ?