Un système d'incitation au respect du calendrier était en effet mis en oeuvre.
À mon sens, pour les pouvoirs publics, l'arbitrage était assez difficile à faire. Notre offre proposait une rentrée de fonds sûre. Cependant, comme l'analyse sur laquelle elle reposait était relativement limitée, nous avons été assez prudents en termes de prise de risque. Nous prenions également un risque en termes de calendrier : celui-ci était long et relativement mouvant. Par définition, l'anticipation du risque au moment de la formulation de l'hypothèse pèse un peu sur le prix.
Inversement, l'État peut prendre le risque de vendre au fur et à mesure des prévisions de libération de chaque bâtiment, et de parier sur l'état du marché immobilier à ces dates, de façon à – peut-être – valoriser beaucoup mieux ces actifs sur la base d'appels d'offres. Cette réflexion ne repose pas sur les mêmes termes que la nôtre. Elle n'est pas fondée sur une prise de risque immédiate avec une perspective d'exploitation immobilière, mais sur une approche transactionnelle : l'intérêt d'un acheteur pour un bien à un moment donné peut permettre de tirer de celui-ci un bien meilleur prix qu'auprès d'un acheteur qui réfléchit très longtemps à l'avance sans savoir, compte tenu des contingences, ce qu'il arrivera précisément à en faire. L'État doit choisir entre deux perspectives : vendre dans des conditions relativement sûres, mais assez conservatrices – au moins au départ –, ou suivre pendant quatre ou cinq ans le marché immobilier et prendre le risque transactionnel de réaliser un appel d'offres qui, selon l'état du marché immobilier, pourra apporter un bien meilleur résultat… ou un moins bon.