Nous essaierons de procéder à ces affectations dans le budget triennal mais nous sommes dans une configuration un peu particulière puisque nos finances sont aussi régies par la loi de programmation militaire. J'ignore quel sort sera fait aux crédits de défense mais, comme je l'ai dit hier aux futurs chefs de corps de l'armée de terre, lutter contre les déficits et l'endettement du pays procède de la même logique qu'assurer la défense du pays. Ces questions sont aussi existentielles l'une que l'autre car, dans les deux cas, l'indépendance et la souveraineté du pays sur le long terme sont en jeu. Par conséquent, en tant que ministre de la Défense, je ne m'arc-bouterai pas sur l'application au centime près de la loi de programmation militaire.
Les trois années passées peuvent toutefois être marquées d'une pierre blanche car le niveau des crédits d'équipement est comparable à celui du début des années quatre-vingt-dix. Les unités commencent à en percevoir les effets, avec en particulier l'arrivée de VBCI – les véhicules blindés de combat d'infanterie – ou la rallonge de 200 millions d'euros au profit de nos forces déployées en Afghanistan, qui sont dorénavant aussi bien équipées que les troupes américaines et britanniques. À cet égard, la crise de 2008 a constitué une chance extraordinaire pour la Défense, puisque nous avons été les grands bénéficiaires du plan de relance, que nous avons parfaitement exécuté ; notre ministère n'a eu aucun problème pour dépenser ces crédits à une vitesse considérable, il a suffi d'ouvrir les vannes – à l'époque, Chorus n'existait pas encore… Je trouverais cependant assez normal que le ministère de la Défense contribue à l'effort de rationalisation budgétaire.