Il est entendu que les établissements scolaires, les Alliances françaises et les centres culturels français doivent se prêter main-forte. Les premiers ouvrent leurs portes aux seconds pour les examens, les professeurs des lycées sont sollicités pour intervenir dans les Alliances, celles-ci hébergent les CEF, les centres de recherche en sciences sociales ou les « campus France ». La loi qui définit les missions de l'AEFE précise quant à elle que l'Agence doit, comme nous, « contribuer au rayonnement de la langue et de la culture françaises ». Ces réseaux s'imbriquent donc les uns dans les autres en se rendant mutuellement service sans qu'il y ait pour autant de doubles emplois.
Certes, des tensions existent, mais elles sont davantage dues à des rivalités de personnes qu'aux institutions elles-mêmes. Encore une fois, le problème majeur est celui de la pauvreté des moyens et de la formation. Il y a vingt ans, les futurs conseillers culturels étaient au préalable formés par le ministère ; aujourd'hui, ils partent sans compétence gestionnaire, avec pour unique bagage leur expérience dans le domaine éducatif ou culturel. C'est aussi le cas des futurs directeurs d'Alliances, pour lesquels il faudrait peut-être imaginer un tutorat qui leur permette de se former pendant un mois au contact d'un directeur d'Alliance confirmé. Il faut aussi, j'y insiste, que l'hémorragie des moyens cesse.