Plus que les résultats de l'équipe de France, c'est surtout le comportement des joueurs qui a choqué, à juste titre, les Français. Coupée des réalités dans sa bulle de Knysna, cette équipe a oublié ses valeurs, perdu son honneur et, surtout, fait honte à la France. Un tel mépris du maillot national n'est pas acceptable et tout doit être mis en oeuvre pour éviter qu'une telle situation ne se reproduise. Vous avez annoncé récemment, madame la ministre, un audit externe afin d'établir les responsabilités de chacun et de tirer toutes les conclusions qui s'imposent après un tel échec. Mais ne serait-ce pas un cautère sur une jambe de bois ?
Une fois de plus, le Gouvernement ne semble se préoccuper que de l'effervescence médiatique, comme s'il cherchait surtout à faire oublier un agenda politique rejeté par les Français. Votre communication à géométrie variable en atteste : vous avez oscillé entre accablement maternel sur place et condamnation véhémente, deux jours plus tard seulement, à l'Assemblée nationale. Toute cette agitation, jusque dans les plus hautes sphères de la République, ne semble guère propice à une réflexion sereine et constructive pourtant nécessaire si l'on veut sortir de la crise que connaît le football français.
Dans leurs rappels à l'ordre, le secrétaire général de la FIFA, Jérôme Valcke, et son président, Sepp Blatter, ont souligné que l'autonomie de gestion était un principe fondamental du sport et ont invité à la France à respecter les règles établies et à ne pas céder à la tentation facile de l'ingérence politique dans les affaires sportives. Or, Jean-Pierre Escalettes, qui en refusait l'éventualité il y a quelques jours, a finalement annoncé hier qu'il démissionnait de ses fonctions. Comment réagissez-vous à cette démission aussi soudaine que précipitée ? M. Escalettes a-t-il fait l'objet de pressions, sous quelque forme que ce soit, de la part de votre ministère ou de l'Élysée ?