Je me suis rendue en Afrique du Sud comme première supportrice de l'équipe de France et non pour prononcer des discours politiques inappropriés dans le cadre d'un tel événement. Ce n'est pas moi qui ai créé l'émotion. Je détiens beaucoup de pouvoirs, madame Fourneyron, mais pas celui de m'imposer dans les émissions de télévision et en première page de journaux sud-africains, américains, anglais ou allemands que je ne connaissais même pas auparavant. Mon service de presse n'a jamais été à la manoeuvre pour solliciter les médias. Nous avons même essayé continuellement de faire « baisser le rhéostat » de l'emballement médiatique. Cette affaire ne doit rien à une manipulation de l'opinion, ou alors, je n'y suis pour rien, donnez-m'en crédit. Mais jamais notre ministère n'a été assailli d'autant de mails, de lettres, de coups de téléphones et de SMS nous demandant de réagir, de prendre nos responsabilités : j'ai été sommée de renvoyer Escalettes, Domenech, tel ou tel joueur, et même de poser des bombes dans les stades. L'émotion est inouïe, à la mesure de cet événement mondial dans l'imaginaire collectif, à la mesure aussi des 2,3 millions de licenciés et des millions de Français qui ont joué, jouent ou joueront au football. En tant que responsables politiques, le Président de la République, le premier ministre et moi-même devons tenir compte de cette émotion. Nous ne pouvons pas répondre : « circulez, y'a rien à voir ! » Cet événement, ne nous en déplaise, nous dit quelque chose de la société. Les responsables politiques doivent regarder la vérité en face et en tirer des leçons.
Il est tout à fait naturel que le sport et la politique sportive du Gouvernement évoluent. Le Gouvernement édicte des normes, il ouvre des chantiers et les mène à bien, et, mes deux prédécesseurs ici présents le savent, celui de la gouvernance n'est absolument pas lié aux événements de la Coupe du monde de football. Nous y réfléchissons ensemble depuis bien longtemps.
Monsieur Depierre, une charte de déontologie du football existe depuis 2008 mais les instances du football ont eu un mal fou à la faire signer car, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, les footballeurs, en position de force, s'y refusaient. Elle a donc été laissée dans un tiroir, reconnaissons-le. Patrice Evra, alors encore capitaine de l'équipe de France, que je questionnais à ce propos, m'a dit n'avoir jamais entendu parler de la charte de déontologie, et il n'a pas été contredit par Jean-Pierre Escalettes ni par Raymond Domenech !
Madame Fourneyron, votre vision de ma politique sportive est réductrice. C'est moi qui ai porté la régularisation du DIC et gagné ce combat.
Plusieurs députés SRC. Grâce à notre aide ! Nous avons été les premiers à dénoncer la loi « Lamour » !