Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jean-Louis Borloo

Réunion du 29 juin 2010 à 21h45
Engagement national pour l'environnement — Discussion du texte de la commission mixte paritaire

Jean-Louis Borloo, ministre d'état, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat :

…depuis vingt-cinq ou trente ans !

Alors, sont intervenus des acteurs divers, la société civile et le Président de la République qui a dit « chiche ». (« Ah ! »sur les bancs du groupe SRC.) Comme on ne pouvait agir d'en haut et que rien n'est envisageable les uns contre les autres – aucun donneur de leçon ne faisant progresser une société – il convenait de faire le débat démocratique. Il fallait tenter, grâce à des groupes de travail, de trouver les voies et moyens de cette mutation qui est, en fait, une métamorphose.

Avec cinq textes, 10 000 amendements, 400 heures de débat en séance plénière, 400 heures de débat en commission, le mandat est respecté.

Aucun pays au monde ne s'est doté d'une législation aussi vaste, aussi engagée, aussi globale et aussi suivie par son Parlement. Aucun pays n'a mis en place un processus démocratique qui, commencé hors du Parlement, été poursuivi par lui jusqu'au vote d'un texte de loi.

C'est un monument législatif, qui, certes, prend du temps, car il n'y a pas de « ya qu'à, faut que » et c'est extrêmement difficile, on ne passe pas de 150 à 50 kilowattheures en claquant des doigts sans créer une crise du logement. En matière automobile, nous réduisons les émissions de carbone d'un gramme toutes les quatre semaines quand l'Europe les réduit d'un gramme tous les treize mois, mais nous irons beaucoup plus vite, beaucoup plus loin. J'ai eu l'occasion de l'annoncer lors des questions d'actualité, la France a 13,4 % d'avance sur ses engagements déjà assumés du protocole de Kyoto.

Mesdames, messieurs, la France sera le premier pays industriel de ce qu'on appelle le vieil Occident à être dans une économie soutenable avec les seules dispositions que vous avez étudiées, approfondies, améliorées et votées. C'est un dispositif gigantesque, qui ne s'arrêtera pas aux portes de l'Assemblée, qui doit maintenant être relayé par tous les acteurs, acteurs de la société, acteurs syndicaux, industriels, collectivités locales, consommateurs évidemment, mais le mouvement est lancé, et il est irréversible.

C'est un moment assez particulier, après cinq textes de loi. Même si c'était compliqué, difficile, ingrat, nous sommes allés au bout et, d'une certaine manière, je pourrais aujourd'hui quitter la politique (Exclamations sur quelques bancs du groupe UMP. - « Chiche ! » sur les bancs du groupe SRC.) ) après avoir mené ce travail avec les 80 000 fonctionnaires de ce ministère. Permettez-moi de vous en dire un mot plutôt que de vous entendre sourire un peu bruyamment.

Oui, nous avons bâti la première administration publique du XXIe siècle. Aucun pays ne s'est doté d'une organisation qui essaie non pas d'opposer l'écologie au reste des fonctions mais d'intégrer la dimension écologique dans l'habitat, l'urbanisme, les transports, la gestion des forêts, la mer, les océans et l'énergie.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion