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Intervention de Jean-Louis Borloo

Réunion du 29 juin 2010 à 21h45
Engagement national pour l'environnement — Discussion du texte de la commission mixte paritaire

Jean-Louis Borloo, ministre d'état, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de la mer, en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat :

J'ai également eu ce sentiment, lorsque cette Assemblée a débattu du plan de cohésion sociale. La France était alors, je le rappelle, déboussolée ; elle comptait 10,2 % de chômeur et pas ou peu d'apprentis. Grâce à ce plan, le taux de chômage a été ramené, en deux ans, à 7,2 %, le nombre d'apprentis a augmenté et les logements sociaux ont triplé.

Aujourd'hui, mon sentiment est bien plus intense encore, non pas que je sous-estime ces sujets. La vie est souvent un concours de circonstances. La force de notre pays est d'avoir saisi ce concours de circonstances. Le Parlement français est en train de rendre irréversible la métamorphose de notre société. Nous sommes très au-delà d'une évolution et au-delà d'une révolution. Cette métamorphose de notre société, même si elle est chaotique, implicite, pas linéaire, confuse, compliquée, avec ses avancées et ses reculs, est absolument vitale. Il y a quelques jours, le premier cabinet du monde – Ernst & Young – a précisé, dans une publication internationale, que la France était le premier pays au monde en matière d'accueil des éco-technologies.

Il y a moins de trois ans, la commission du développement durable n'existait pas, le Conseil économique, social et environnemental n'existait pas, la fiscalité verte n'existait pas ou quasiment pas. Les bâtiments anciens dépassaient les 300 kilowattheures au mètre carré et les bâtiments neufs 150 kilowattheures au mètre carré. Nous étions le pays le plus poursuivi par la Commission européenne en matière environnementale. Soixante-dix mesures de fiscalité écologique ont été prises. Devant la détermination du Parlement français et de l'exécutif, la Commission a abandonné les onze plus gros contentieux en matière d'eau, de nitrates et d'eaux résiduaires urbaines, alors que la Cour de justice était déjà saisie ! C'est une première absolue !

Les universités de Columbia et Yale ont publié la semaine dernière que, sur 163 pays, la France était le septième en matière environnementale. Je vous assure que, l'année prochaine, elle figurera parmi les trois premiers – elle sera peut-être le premier – grâce à l'ensemble des dispositifs prévus.

Mesdames, messieurs, il y a deux ans et demi, l'agriculture française se sentait montrée du doigt, l'agriculture biologique était parfaitement marginale et la mutation des agriculteurs vers les circuits courts n'était pas aidée. Les cantines publiques n'étaient pas ses clients. Les ports français n'étaient pas les premiers clients du ferroviaire. Les TCSP français ne comptaient que quelques centaines de kilomètres. Le fret, les transports régionaux ou les lignes à grande vitesse étaient à nouveaux atones. Il y a deux ans et demi, les grands canaux n'étaient plus que des éléments du patrimoine et non de l'intermodalité. Il y a deux ans et demi, la France était dernière en matière d'énergie renouvelable. Le pays, inventeur de Thémis, était le dernier en matière d'énergie solaire, de photovoltaïque, d'éolien, avant-dernier en matière de biomasse et avant-avant-dernier s'agissant de la géothermie. La biodiversité française était oubliée et le Muséum d'histoire naturelle n'était qu'un musée. Telle était la situation de notre pays…

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