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Intervention de Patrick Gandil

Réunion du 23 juin 2010 à 10h00
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Patrick Gandil, directeur général de l'Aviation civile, DGAC :

L'aéroport d'Aulnat, à Clermont-Ferrand, fait partie de ces plateformes qui, pendant longtemps, n'ont guère eu besoin de subventions. La crise a modifié cet équilibre. Cependant la situation se redresse progressivement et Aulnat n'a donc pas dit son dernier mot en matière d'aviation de ligne !

Le jour où le TGV atteindra Clermont-Ferrand, l'axe aérien entre cette ville et Paris risque de fortement régresser, voire de disparaître. Aulnat peut rester cependant la porte d'entrée de Clermont-Ferrand vers le reste de l'Europe. La situation demeure toutefois très difficile car l'État ne dispose pas de budget pour subventionner ces types d'aéroport alors que la crise du transport aérien a fragilisé une partie de leurs liaisons.

Sur plusieurs plateformes aéroportuaires, des activités industrielles se développent. Comment ? À un moment donné, une aventure commune se crée entre un industriel et un aéroport. C'est ce qui vient de se passer en Lorraine, où, grâce notamment à des financements locaux et d'Oséo, le terrain de Chambley a été rouvert pour la production de l'avion Skylander. Cela dit, ce type d'opération relève non pas de la DGAC, mais d'acteurs territoriaux comme les chambres de commerce et d'industrie ; nous ne pouvons venir qu'en appui.

La déconstruction des appareils réformés représente un enjeu essentiel. Les avions contiennent beaucoup de composants de valeur. En outre, laisser à l'abandon les appareils hors d'usage crée de la pollution. Mais cette problématique est récente, ce qui explique qu'elle ne soit pas encore totalement prise en compte.

Deux entreprises de déconstruction se sont installées, l'une à Châteauroux-Déols, l'autre à Tarbes-Lourdes-Pyrénées. Les appareils qu'elles traitent sont plutôt des Airbus et des Boeing. J'ignore si le marché permettrait la création d'une nouvelle entreprise. Cependant, eu égard au faible nombre d'acteurs, il doit être assez facile à une Chambre de commerce et d'industrie de réaliser une étude. Ce type d'activité ne peut pas être installé sur un aéroport trop petit. Le coeur du marché de la déconstruction est celui d'assez gros avions. Une entreprise de déconstruction doit donc être implantée sur un aéroport doté d'une piste d'au moins 2 500 mètres, capable d'accueillir des Airbus A 320.

D'autres types d'industries se sont installées sur des aéroports. L'activité du terrain de Tarbes doit beaucoup à SOCATA. Reims-Aviation est installée sur le tout petit aérodrome de Reims-Prunay, et MCR sur celui de Dijon-Darois. De petits terrains, où est installée une petite industrie de 50 salariés qui diffuse aussi nombre d'emplois induits, ne sont pas si rares. Non loin de Clermont-Ferrand, l'aérodrome d'Issoire est dans ce cas.

Lors des études initiales d'agrandissement de l'aéroport de Dzaoudzi, le Boeing 777-200 n'existait pas. Les besoins étaient donc ceux d'une piste beaucoup plus longue. L'arrivée de cet appareil nous soulage beaucoup. Il peut atterrir à pleine charge sur la piste actuelle, mais seulement dans de bonnes conditions météo. Un simple allongement de la piste pourrait permettre ses navettes dans toutes les conditions.

Nous avons prêté tout notre concours à l'enquête sur le crash du vol 636 de Yemenia. Cependant, il s'agit d'une compagnie yéménite et le directeur d'enquête est l'autorité comorienne, avec qui nos relations ne sont pas idéales. Si nous mettons tous nos efforts en faveur de la publication de l'enquête, nous ne pouvons pas trahir nos engagements en publiant nous-mêmes le rapport. Pour on ne sait quelles mauvaises raisons, des tentatives ont en effet été effectuées en vue de la réalisation d'une contre-enquête aux États-Unis. Ceux-ci les ont rejetées.

Enfin, s'agissant monsieur Chassaigne de la publicité aux abords des aéroports, nous avons été un peu surpris d'une partie du débat au Parlement sur le distinguo entre « enceintes » et « emprises » : les recettes commerciales d'un grand aéroport ont pour objet la diminution des charges aéroportuaires. C'est pour cette raison que la publicité y est aussi présente. Il faut une définition claire du périmètre de publicité. Pour ma part, je vais faire rassembler toute l'information juridique possible et je vous répondrai par écrit.

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