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Intervention de Patrick Gandil

Réunion du 23 juin 2010 à 10h00
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Patrick Gandil, directeur général de l'Aviation civile, DGAC :

C'est au moment de l'établissement de la ZDE qu'il faut contacter la DGAC ! Nous sommes souvent obligés de rattraper des projets mal conçus, alors que la consultation de la DGAC au moment de l'établissement de la ZDE aurait permis de les lancer dans les meilleures conditions. La situation devrait cependant s'améliorer : les promoteurs de champs d'éoliennes vont progressivement apprendre à lire les cartes aéronautiques ! Nous préférons éviter que des avions se fassent hacher en passant dans un champ d'éoliennes ; un cas– qui n'a heureusement pas fait de victimes – s'est déjà produit en Bretagne.

Ensuite, on ne peut ignorer que, pour des raisons électromagnétiques, les pales tournantes des éoliennes créent un masque pour les radars, notamment les radars militaires de surveillance. Dans ces conditions, même si une analyse précise effectuée avec le constructeur peut sauver une situation lorsqu'une éolienne se situe dans l'axe d'un radar, l'avis sera négatif.

Les panneaux photovoltaïques comportent deux types de risques. Le premier, catastrophique, est le risque d'éblouissement des pilotes en phase finale d'atterrissage. Il varie dans la journée, pour atteindre son maximum au moment où le soleil entre dans l'axe de la piste. Par ailleurs, la place libérée par les axes de dégagement des aéroports est certes tentante pour installer des champs de capteurs photovoltaïques. Mais si ces espaces sont dégagés, c'est pour qu'un avion puisse sortir de piste en sécurité ! L'interdiction de constructions dures dans ces dégagements a pour raison d'être la sécurité des passagers d'un avion qui sort de piste. Notre réponse systématique est que l'obstacle doit être frangible, un avion sortant de piste à grande vitesse devant pouvoir rouler dessus sans dommage. Il est hors de question que des champs photovoltaïques puissent être cause de morts.

L'aviation civile et l'aviation militaire travaillent en harmonie et disposent d'instructions communes. Cela dit, par leur conception, les radars militaires sont plus sensibles que les radars civils à l'obstacle que constituent les éoliennes. Par ailleurs l'armée de l'air doit s'entraîner aux vols à grande vitesse et à basse altitude. Les cartes aéronautiques indiquent du reste les couloirs aériens réservés à cette fin. La présence d'éoliennes y est bien entendu inconcevable.

Je considère que les petits aéroports sont utiles. Il n'est pas plus choquant de se déplacer en petit avion qu'en voiture individuelle. Et pourquoi faudrait-il rejeter le sport aérien ? Les équipes nationales françaises concourent assez fréquemment en championnat du monde et c'est sur ce type de terrain qu'elles s'entraînent.

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