Du point de vue institutionnel, il ne peut pas y avoir de partition, cela a été exclu par l'accord de Nouméa, qui a été constitutionnalisé. Il y a eu, ces vingt dernières années, une forme de concurrence interne entre les deux provinces, du Nord et du Sud, pour les deux projets de construction d'usines métallurgiques. Nous allons aujourd'hui vers plus de coordination des politiques de développement et plus de « raisonnement territoire ». Aucun responsable politique n'envisage la partition et les indépendantistes la redoutent.
Vingt ans après la provincialisation de 1988, 75 % de la population vit dans la province Sud. Les enjeux de rééquilibrage de la province Nord n'ont pas été atteints. Les populations se sont déplacées vers le Sud car la majorité indépendantiste du Nord s'est beaucoup mobilisée autour de la construction de l'usine métallurgique et n'a pas su fixer la population autour de pôles de développement de proximité. Cela changera peut-être lorsque l'usine entrera en exploitation.
S'agissant d'influences extérieures, je n'ai pas d'éléments sur l'éventuel financement des réseaux indépendantistes. Cela a pu être le cas dans le passé, quand l'Australie voulait occuper la place en cas de retrait de la France de la région.
Les Chinois sont très présents dans la zone, par le financement d'infrastructures et des échanges commerciaux, notamment en Polynésie. Les États insulaires sont très fragiles et la Chine est très présente, par exemple, en Papouasie-Nouvelle Guinée, car il y a beaucoup de minerais, du nickel. Il n'y a pas de terres rares en Nouvelle-Calédonie mais on y trouve en revanche tous les autres métaux : nickel, cobalt, or, charbon. La France a par ailleurs lancé une campagne de recherche, qui va débuter dans les semaines qui viennent, de nodules poly-métalliques dans la zone de Wallis et Futuna. Par cette action, la France entend marquer sa souveraineté autour de Wallis et Futuna car les Chinois s'activent dans la région.
Sur les moyens de la marine, je partage effectivement votre position.