Nous sommes preneurs de toutes propositions relatives à la pénibilité ou aux carrières morcelées, le texte étant susceptible d'évoluer d'ici à son dépôt.
Mais le sujet principal reste le besoin de financement de notre système de retraite, qu'on situe dans une fourchette de 40 à 100 milliards selon l'échéance considérée. Ce ne sont pas des recettes de poche qui suffiront à le combler : il faut une réforme de fond. Nous l'avons axée, nous, sur l'âge légal de départ à la retraite. Certes, je considère comme vous – si je vous ai bien entendu – qu'il serait plus juste de jouer sur la durée de cotisation. Le problème, c'est qu'une telle réforme ne ramènerait pas un centime d'euro avant 2030, sauf à décréter immédiatement un allongement drastique de cette durée de cotisation, dont les effets seraient équivalents à ceux du relèvement de l'âge légal, voire pires.
J'ai été sensible à votre argument selon lequel la fatalité d'une entrée tardive sur le marché de l'emploi n'est pas une perspective valable à proposer à nos jeunes, mais ce n'est là qu'une part de la vérité : l'allongement constant de la durée des études est un fait qu'on ne peut nier, et il est de plus en plus rare d'entamer sa vie professionnelle à dix-huit ans. C'est là une réalité qu'on doit également affronter, si on veut allonger la durée de cotisation.