Concernant les investissements français en Bosnie, ils sont très faibles. La France est le 11ème client et le 13ème fournisseur de ce pays, et sa part de marché est inférieure à 2 %. Les entreprises françaises sont présentes, mais sans investissement de réelle envergure. Les relations économiques bilatérales sont donc très modestes.
La Bosnie est-elle un Etat viable ? Il faut revenir au passé tragique, que reflète bien l'horreur de Srebrenica. J'ai vu les maisons détruites, près de Sarajevo, le long de la route menant à Pale, celles détruites par les Serbes, les autres par les Croates.
Aujourd'hui, la situation prévalant entre les communautés n'est guère meilleure. On a essayé de prendre les moins mauvaises décisions. La solution proposée par l'Union européenne n'est pas entièrement satisfaisante, puisqu'on constate la coexistence entre plusieurs Républiques au sein desquelles cohabitent plusieurs minorités. Hervé de Charette a raison de parler d'une situation qui frise le ridicule, mais que faire ?
La solution proposée a le mérite d'exister. Songez à ce qui se passe en Belgique : c'est encore pire dans cette région des Balkans ! On ne peut pas forcer des gens qui ne veulent pas vivre ensemble à le faire ! Ce pays est, en l'état actuel des choses, ingouvernable.
Je souscris à la demande d'une mission d'information sur la région des Balkans, porteuse de nombreuses incertitudes. La « balkanisation des Balkans » est une vraie question : accepterons-nous un commissaire kosovar à Bruxelles ? Pour ma part, cette perspective me fait dresser les cheveux sur la tête !
Même si la situation n'est pas bonne, je ne vois pas que faire d'autre. Si l'on sépare toutes les populations, cela donnerait naissance à des Etats peu viables. C'est pourquoi je propose d'adopter ce projet de loi.
Suivant les conclusions du rapporteur, la commission adopte sans modification le projet de loi (no 2146).