Je partage l'analyse de notre collègue Hervé de Charette. On a évoqué la Croatie ; c'est peut-être la reconnaissance hâtive de l'indépendance de ce pays par l'Allemagne qui a tout déclenché. Depuis, nous menons une fuite en avant inexorable. On ne voit pas de solution alternative, ni de possibilité de reculer, mais on ne sait pas où l'on va. Je recevais récemment une délégation serbe, et je suis allé au Kosovo ; tous ces points ont été abordés.
Toutefois, même si nous ne savons pas où nous allons, nous n'avons pas d'autre solution que la stabilisation. La mémoire de ces lieux est pesante, et la reconnaissance par la Serbie du massacre de Srebrenica l'a rappelé.
La meilleure issue pour la région est de faciliter le jeu du marché, qui permet de mettre de côté les problèmes ethniques et religieux. Sur le religieux, je reste sceptique.
Par ailleurs, je pense qu'il ne faut pas présenter ces accords de stabilisation et d'association comme une étape menant nécessairement vers l'adhésion. Il faudra avoir le courage de se poser cette question, et refonder l'Union européenne sur d'autres bases.
Il faut voir la question balkanique de manière globale, en essayant d'obtenir des résultats. Nous voterons donc sans enthousiasme en faveur de ce projet de loi. La création d'une mission de suivi d'information sur les Balkans que nous souhaitons depuis longtemps serait très utile et un préalable important au débat nécessaire que nous devons avoir sur la région.