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Intervention de Hervé de Charette

Réunion du 23 juin 2010 à 11h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé de Charette :

Je ferai deux observations. Quant à la Bosnie-Herzégovine en premier lieu. Le spectacle de ce pays est navrant et l'on doit porter un jugement sévère, alors qu'on maintient une posture faible en se disant que l'on va dans le bon sens. Je suis allé à Sarajevo. L'organisation des pouvoirs publics, que le rapporteur a évoquée, est du plus haut comique. Tout le monde est présent, rien ne fonctionne ni ne peut fonctionner. C'est à la fois ridicule et tragique, une véritable comédie à la Feydeau ! Il ne faut pas avoir de faiblesse à l'endroit de ce territoire qui n'est pas près de se consolider après les déchirements épouvantables qu'il a connus, et que seule l'intervention de l'Union européenne a permis d'arrêter. Nous allons donc voter, ratifier un texte, montrant une fois de plus la faiblesse du contrôle parlementaire sur la politique étrangère de notre pays car tout est fait d'avance et bien loin, nous le savons, de ce que l'on ferait si nous avions réellement une influence.

En second lieu, j'aborderai la question des Balkans. Il s'agit d'une menace. On a accepté la rebalkanisation des Balkans et l'on va donc accepter de voir adhérer à l'Union européenne, les uns après les autres, ces différents Etats, de la taille d'un, deux ou trois départements français. Cela va inévitablement déstabiliser l'Europe qui ne fonctionnera définitivement plus. Certes, cela ne sera pas immédiat mais à terme, c'est inévitable. Nous sommes dans un entonnoir, où rien n'est négociable, et nous ne faisons rien pour éviter la catastrophe annoncée. Tout cela alors qu'il faudrait un débat politique au Parlement pour adopter une ligne, tracer des perspectives. Nous allons dans une très mauvaise direction. Nous avons débattu de l'élargissement aux pays de l'Europe centrale et orientale dans de mauvaises conditions en pleine nuit à la sauvette ! Nous avons élargi l'Union à la Roumanie et à la Bulgarie par faiblesse, sachant parfaitement que ces pays n'étaient pas prêts ! Demain, nous ferons de même avec la Bosnie-Herzégovine. Il nous faut dire ici qu'à la commission des affaires étrangères on a exprimé sur ces questions un point de vue différent.

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