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Intervention de André Chassaigne

Réunion du 25 mars 2008 à 15h00
Questions au gouvernement — Crise financière internationale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Monsieur le président, mesdames et messieurs les ministres, chers collègues, ma question s'adresse à M. le Premier ministre.

Comme vous, monsieur le Premier ministre, et comme la plupart d'entre nous, j'ai parcouru le pays ces dernières semaines. Mais, contrairement à vous, je n'ai croisé aucun électeur qui m'ait dit : « Monsieur le député, je voterai communiste, je voterai à gauche, pour que M. Fillon marque sa politique encore plus à droite. » Or vous êtes très fort, monsieur le Premier ministre, puisque, cette espèce rare d'électeurs, vous assurez l'avoir souvent croisée. Ce serait d'ailleurs en son nom que vous avez décidé de nous imposer un nouveau train de contre-réformes.

Permettez-moi de vous dire ce que les hommes et les femmes que nous avons croisés nous ont dit, ce qu'ils n'ont cessé de nous répéter et que vous ne voulez pas entendre. Ils nous ont parlé des franchises médicales, qui les obligent à se priver de soins. Ils nous ont parlé de leurs salaires, qui ne leur permettent plus de nourrir leurs enfants, de payer les factures de chauffage ou, tout simplement, de vivre. Ils nous ont parlé de leurs insomnies, lorsqu'ils pensent au petit dernier qui ne vivote que d'intérims ou de CDD sans avenir. Et ils nous ont dit qu'ils ne supportaient plus de n'être jamais écoutés.

Monsieur le Premier ministre, allez-vous enfin comprendre que l'on ne dirige pas un pays en sacrifiant les intérêts de l'immense majorité pour le bon plaisir d'une opulente minorité ? Allez-vous enfin comprendre que notre pays ne pourra pas continuer longtemps sur la voie que vous lui imposez ? Comme les députés communistes et républicains vous le demandent, il faut en finir avec les dérèglements permanents de ce capitalisme financier dont vous êtes un insatiable défenseur. Nous le disons et le redisons : on ne sortira pas de la crise boursière et économique actuelle sans s'attaquer à ces marchés et à ces multinationales qui accaparent toutes les richesses créées par le travail de nos compatriotes.

Aussi, monsieur le Premier ministre, ma question est double. Allez-vous accepter notre proposition d'organiser un débat sur la crise financière internationale, sur ses conséquences pour la France et l'Europe, et sur les mesures à prendre pour bloquer cette dérive aux conséquences si terribles pour notre pays ? Après la sanction de ces élections, allez-vous enfin entendre les Françaises et les Français, et changer de cap ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)

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