Il me semble sincèrement, concernant cette question de la priorité entre les objectifs, que tous les objectifs doivent être atteints, ou, à tout le moins, on doit chercher à les atteindre. Ce n'est pas de l'habileté quand je dis qu'il n'appartient pas au Haut Conseil d'établir ensuite des priorités.
Pour nous, ces priorités doivent être fondées sur des arguments épidémiologiques. Si l'on prend, par exemple, le critère des années potentielles de vie perdues, que vous avez évoqué, si je faisais une évaluation de ce critère, je dirais qu'il faut arrêter le plan Alzheimer tout de suite. Évidemment, je ne le fais pas car, dans un pays comme le nôtre, on n'a pas le droit de ne pas s'occuper du vieillissement de la population.
Je suis frustré, peut-être, mais je n'ai pas la compétence requise pour faire ces choix, n'ayant pas fait de politique. J'en reste au niveau scientifique.
La prévention est essentielle ; or elle constitue souvent la dernière roue du carrosse, notamment parce qu'elle n'aura des effets, y compris financiers, qu'à échéance de plusieurs années après sa mise en oeuvre. Certes, elle a un coût dans un premier temps, mais cet investissement ne devient rentable qu'au bout de quelques années.
Pour ce qui est du développement du travail interministériel en matière de prévention et, plus généralement, de santé publique, je ne peux qu'être en accord avec une telle nécessité, même si je constate que, excepté au ministère de la santé, dès que ces questions sont abordées dans un autre ministère, elles deviennent, pour reprendre encore cette expression, la dernière roue du carrosse… Cela, je n'y peux rien…