Je souhaite au préalable saluer un compatriote bordelais. Mes questions concerneront le problème des addictions, sujet extrêmement complexe, présenté dans deux chapitres du rapport. De même qu'a été soulignée l'importance d'être à même de distinguer des différences territoriales en termes de santé publique, la question se pose de savoir si des études sur les addictions ont permis de présenter des données prenant en compte l'âge ou le sexe, d'un intérêt particulier puisque permettant de proposer, sur ces bases, des objectifs différents. La question se pose également des maladies nouvelles dans ce domaine, comme l'addiction aux jeux ou l'hyperactivité qui doivent maintenant faire l'objet d'analyses précises.
On constate que l'alcoolisme est en train de devenir une addiction brutale, en particulier chez les jeunes, chez lesquels les phénomènes d'alcoolisation massive sont beaucoup plus près de l'addiction que les trois verres de vin de Bordeaux que vous évoquiez.
Les objectifs, tels qu'ils ont été présentés, manquent à la fois de visibilité et d'attractivité. Il ne sera possible de progresser dans le domaine de la santé publique que si les Français s'emparent des objectifs fixés, qu'il s'agisse du taux de suicide chez les jeunes, de la consommation de hashish, de la mortalité par maladie évitable ou d'autres facteurs de pathologies sur lesquels il est immédiatement possible d'agir. Il me semble, en effet, qu'il serait préférable d'entendre quotidiennement une sorte d'indice CAC 40 de la santé sociale que celui de la bourse. Comment trouver des moyens, donc, pour que les Français puissent se saisir d'un objectif de santé publique et le faire leur ?