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Intervention de Bruno Le Roux

Réunion du 16 juin 2010 à 15h00
Équipement numérique des établissements de spectacles cinématographiques — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Roux :

Notre temps de parole dans la discussion générale étant limité, la discussion des articles nous permet d'intervenir – même si ce n'est pas sous la forme d'une interpellation, à la différence de ce qui s'est passé tout à l'heure.

On a beaucoup parlé des distributeurs et des exploitants. Je souhaite pour ma part évoquer les industries techniques, malheureusement trop peu présentes dans nos débats.

Avec le passage au numérique dont traite le texte, ces industries très dynamiques sont confrontées non à une mutation, mais bien à une révolution technologique. Pour la première fois, en effet, une innovation entraîne de véritables destructions de richesses et d'emplois non compensées dans le périmètre économique des industries techniques.

Dans un document particulièrement bien fait, la FICAM a assimilé les conséquences de cette innovation à un authentique électrochoc économique et social. Ce secteur va ainsi perdre près de 1100 emplois, ainsi que 165 millions d'euros de chiffre d'affaires hors taxe.

Les entreprises concernées, dont la situation est très instable, demandent depuis plusieurs mois des mesures qui pourraient avoir un double effet.

Il s'agirait d'abord de ne pas accélérer un processus que ces entreprises savaient inévitable, mais dont elles pouvaient jusqu'alors prévoir l'évolution. Or le texte que nous discutons et les mesures adoptées depuis plusieurs mois entraînent au contraire une accélération du rythme d'équipement des salles qui déstabilise totalement la filière, et sur laquelle je m'interroge.

En outre, aucune des études jointes à ce texte important, pourtant excellemment préparé par Michel Herbillon, n'évalue les effets de cette mutation technologique sur l'économie du secteur et les dangers auxquels elle expose toute la filière.

Il faut remédier à cette lacune, monsieur le ministre, au lieu d'en rester aux propos tenus tout à l'heure, et qui sont les mêmes que j'ai entendus il y a près d'un an, lorsque j'ai signalé l'urgence de cette question. Depuis lors, aucune mesure nouvelle n'a été adoptée afin d'aider ces industries techniques. Il faut créer un fonds d'urgence permettant d'accompagner cette mutation.

Je m'interroge également sur le plan de numérisation et sur la rénovation des films. En effet, les supports numérique et argentique résistent bien différemment au temps et le premier est très cher à restaurer. Je nourris donc quelques doutes quant aux effets de votre plan à long terme.

Je souhaitais donc simplement, pour que cet aspect ne soit pas absent du débat, vous transmettre le message d'alerte des industries techniques. Celles-ci ne refusent pas l'équipement et les avancées technologiques liés au numérique, mais veulent vous dire qu'elles ne comprennent pas l'accélération qu'opère le Gouvernement et qu'elles souhaitent un plan qui leur permette d'accompagner ces transformations au lieu de les subir.

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