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Intervention de Christian Kert

Réunion du 16 juin 2010 à 15h00
Équipement numérique des établissements de spectacles cinématographiques — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Kert :

Enfin, il semblerait qu'un projet de décret vienne encadrer le « hors film », mais M. le ministre pourra peut-être nous le confirmer. Il convient effectivement d'encadrer les conditions de programmation de contenus non cinématographiques dans les salles de cinéma ; on pense à des retransmissions sportives ou d'opéras. J'ai noté que vous faisiez preuve de la même prudence que nous, monsieur le ministre.

Si je suis favorable à ce que la création cinématographique dispose ainsi d'une protection forte qui évite que ce soit des retransmissions qui prennent la place des films, je nous invite à être vigilants à ce que le régime de modulation des aides n'obère pas trop l'économie des exploitants de salles.

Enfin, je souhaiterais aborder une question périphérique à cette proposition, celle du sort qui sera, demain, réservé aux actuels laboratoires de pellicules photochimiques. Sitôt atteint le programme complet de numérisation, il est tout à fait évident que leur destin est scellé ; les industries cinématographiques, comme vous l'avez fait remarquer, monsieur le ministre, sont en première ligne. Il serait bon, me semble t-il, que notre commission, à vos côtés, monsieur le ministre, se préoccupe du patrimoine que doivent représenter ces laboratoires et peut-être même, s'il s'agit de métiers en perdition, de la conservation d'une mémoire de ces savoir-faire qui ont tant participé au succès du cinéma.

Vous le savez, il y a deux grands laboratoires en France : Éclair et LTC. La numérisation des salles risque de mettre en jeu entre 200 et 300 emplois et cela ira vite, puisque dans les deux années qui viennent, on commandera de moins en moins de pellicules photochimiques, jusqu'à ne plus en commander du tout.

Il reste néanmoins des pistes d'avenir : la restauration des films anciens – un vrai chantier que nous pourrions alimenter avec des films d'autres pays moins bien outillés que nous – ou la sauvegarde d'oeuvres récentes, voire actuelles. Nous allons, en effet, nous trouver dans cette situation paradoxale que la numérisation n'assurant pas la pérennité totale des oeuvres, on demandera peut-être aux laboratoires de confectionner des pellicules de référence. Les paradoxes sont parfois réjouissants ! (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)

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