Monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, le Conseil de l'Union européenne qui va se réunir demain devrait normalement faire l'objet de toutes les attentions, tellement des décisions stratégiques sont à prendre. J'emploie malheureusement le conditionnel, car je me fais malheureusement peu d'illusions sur l'indifférence qui accompagne de plus en plus les réunions et les pseudo-décisions des institutions européennes.
Que ce soit en France, dans le reste de l'Europe ou plus généralement dans le monde, on peut se poser une question simple : où est l'Europe ? Où est passée l'Europe ? devrait-on dire. Alors que l'Union européenne constitue, et de loin, la première puissance économique mondiale, tout le monde ne peut que le constater, et nous les écologistes pro-européens de toujours, nous le regrettons profondément : la parole politique européenne ne cesse de s'affaiblir.
La crise globale ne peut être réduite à une simple crise financière. Notre système économique et social ira droit dans le mur si une réorientation majeure n'est pas décidée. Nous sommes en train de changer d'époque, disait à l'instant M. Copé, mais tirez-en les conclusions, mesdames, messieurs de la majorité, messieurs les ministres !
L'Europe, faute de comprendre les mutations d'aujourd'hui, et au lieu de faire de sa culture, de son histoire, de son modèle social, ses principaux atouts, s'enferme chaque jour un peu plus dans un conformisme économique qui a pourtant conduit à la crise.
Au printemps dernier, les gouvernements européens ont fait un choix stratégique : le choix de faire reposer l'Union essentiellement sur les États, plus exactement sur les chefs d'État et de gouvernement. Nicolas Sarkozy a revendiqué ce choix qui a conduit à désigner, pour représenter l'Europe, des personnages impuissants afin de ne pas faire d'ombre aux chefs d'État et de gouvernement. Ces personnages impuissants, ce sont M. Van Rompuy et Mme Ashton.
M. Copé – il est parti, malheureusement ! – a parlé tout à l'heure de ce qui, selon lui, se profile : un G2 Etats-Unis- Chine, mais c'est votre gouvernement, c'est le Président de la République que vous soutenez, mesdames, messieurs de la majorité, qui organisent consciencieusement depuis trois ans l'affaiblissement politique de l'Europe avec des décisions comme la nomination de M. Van Rompuy ou de Mme Ashton.