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Intervention de Jean-François Copé

Réunion du 16 juin 2010 à 15h00
Déclaration du gouvernement préalable au conseil européen et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-François Copé :

Et à ceux qui auraient tant de complexes vis-à-vis de l'Asie lointaine et si dynamique, rappelons que le PIB de l'Europe des vingt-sept est encore trois fois supérieur à celui de la Chine et que si nos taux de croissance sont inférieurs à ceux des Chinois, nous avons des acquis majeurs de croissance, de compétence, de création et d'innovation sur lesquels nous devons nous appuyer pour construire la croissance européenne de demain.

Sur ce point de l'axe franco-allemand, la vérité c'est que depuis une quinzaine d'années l'Allemagne se trouve confrontée à un véritable dilemme. Alors que le deutschmark était la dernière fierté qui lui restait après les souvenirs dramatiques de la Seconde Guerre mondiale, elle est entrée dans l'euro pour témoigner, d'une certaine manière, sa reconnaissance à l'ensemble des pays européens qui ont financé la réunification au prix de taux d'intérêts élevés. L'Allemagne avait en tête que, dans l'euro, elle participerait à la construction européenne. Il n'en reste pas moins que, dans le même temps, elle a fait des efforts majeurs de réduction des dépenses publiques, de réformes structurelles, de compétitivité de son économie, que certains autres pays, dont le nôtre, n'ont pas fait suffisamment.

Nous sommes maintenant face à une décision majeure : si nous voulons construire un axe franco-allemand qui redevienne le moteur de l'Europe, nous Français, sur le plan économique, devons donner des gages à nos partenaires allemands. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.) C'est à nous de le faire. Voilà pourquoi j'assume et je revendique le mot de rigueur. Je considère en effet qu'il est de notre responsabilité de dire aux Français que, pour construire l'avenir de demain, il faut une politique budgétaire rigoureuse. Lors du débat budgétaire, nous ferons d'ailleurs, avec Gilles Carrez et Pierre Méhaignerie, des propositions très avant-gardistes en la matière. (Exclamations sur les bancs du groupe GDR.)

Par ailleurs, nous, Français devons faire un travail de réflexion sur notre modèle économique. En effet, le nôtre est adossé sur la seule consommation, c'est-à-dire la dépense publique, alors que celui des Allemands est construit sur la recherche de nouveaux marchés par l'innovation, l'investissement et les exportations. Le modèle économique allemand est construit sur les grandes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire avec, du point de vue culturel, un élément majeur : en Allemagne on sait que parler anglais est une priorité pour aller chercher les marchés. (M. Myard s'exclame.)

Nous ne devons pas craindre, en France, de faire de la restructuration de nos petites entreprises, pour qu'elles trouvent les moyens de grandir et de s'adosser sur les grandes, un élément de reconquête de la croissance économique par l'investissement, l'innovation et les exportations. Il ne faut pas craindre de ne pas faire reposer notre croissance seulement sur la consommation.

Enfin, troisième et dernier point, nous sommes attendus par toute l'Europe sur la question des réformes structurelles.

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