Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Patrick Boissier

Réunion du 20 mai 2010 à 9h30
Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Patrick Boissier, chef de l'Inspection générale des affaires sociales :

Quelles pistes d'amélioration proposer ? Fort heureusement, tous les établissements hospitaliers ne se trouvent pas dans une situation aussi difficile, et l'inspection générale n'audite bien entendu que ceux qui sont en mauvaise posture. Au vu de notre expérience, l'une des meilleures solutions me semble résider dans un pilotage fin et de proximité, notamment par les agences régionales de santé qui doivent être dotées des outils nécessaires. Il faut mettre au point des systèmes d'information et de pilotage fiables, ne se fondant pas sur les seuls résultats comptables, mais aussi sur les résultats d'exploitation des établissements, hors produits exceptionnels, et permettant d'élaborer des budgets prévisionnels sur trois ans. Il nous est arrivé à de multiples reprises, notamment dans le cadre de missions d'appui et de conseil de conseils généraux des établissements de santé, de devoir élaborer pour un directeur d'hôpital un plan prévisionnel d'exploitation !

Beaucoup d'établissements – ce n'est pas le cas du CHIPS –, entretiennent une illusion capacitaire en imaginant se sortir d'une situation difficile grâce à un accroissement de l'activité. Et beaucoup d'hôpitaux, aujourd'hui en difficulté ou qui vont l'être prochainement, sont ceux qui ont engagé de gros programmes d'investissements, notamment immobiliers, sans apprécier l'incidence qu'ils auraient sur l'équilibre ultérieur d'exploitation, notamment du fait des charges induites par d'importantes surfaces nouvelles de bâtiments. À l'heure où on invite à développer la médecine de proximité, les réseaux de soins et l'hospitalisation à domicile, notre parc hospitalier risque bel et bien d'être surdimensionné. Un effet de ciseaux se profile. Il faut beaucoup de prudence avec les plans de redressement fondés sur l'hypothèse d'un développement d'activité, qui ne se produira pas. Car même une fois résorbés d'éventuels sureffectifs de personnels non médicaux et améliorée la productivité, il peut être dans certains cas extrêmement difficile de parvenir à l'équilibre.

Enfin, il est une question à laquelle nous n'avons pas encore répondu, celle du risque sanitaire potentiellement sous-jacent.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion