Elle a permis à l'hôpital d'Ajaccio, par exemple, de remobiliser l'ensemble des personnels, avec des résultats très positifs sur la situation de l'établissement. Une administration provisoire, ce n'est pas une administration par une équipe centrale, mais bien par une équipe locale fortement impliquée sur le terrain et qui reste le temps nécessaire, de dix-huit mois à deux ans. Le risque principal serait que perdure au CHIPS un schéma de gestion uniquement fondée sur un processus d'économie et de remise en ordre, qui a sans doute été nécessaire au début, mais ne peut permettre de redresser la situation, sauf à redimensionner à la baisse l'établissement, ce qui ne fait pas partie des hypothèses.
Il existe aujourd'hui deux options, auxquelles nous réfléchissons avec le directeur de cabinet et le directeur de l'agence régionale de santé : l'administration provisoire ou le maintien de l'actuel directeur, avec un accompagnement externe, en lui demandant de concentrer son effort sur la redynamisation managériale de l'établissement, qui est aujourd'hui le gros point faible. C'est à la ministre qu'il appartiendra de choisir.
De tout cela, je souhaiterais tirer des enseignements plus généraux sur la façon de remettre sur les rails un établissement hospitalier en grande difficulté. Dans les cas difficiles, il faut impérativement effectuer un audit d'entrée, ce qui n'a, hélas, pas été fait à Poissy-Saint-Germain-en-Laye. Il faut également veiller à ce que le nouveau directeur ne continue pas d'assumer dans le même temps des responsabilités dans un autre établissement ; c'est totalement déraisonnable. Enfin, il ne faut pas s'interdire – et c'est en ce sens aussi que l'on peut recourir à une mise sous administration provisoire ou à d'autres modalités offertes par la loi du 21 juillet 2009 portant réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires – des missions spécifiques de remise à niveau, sans nomination d'un directeur appelé durablement à la tête de l'établissement. Un directeur en poste durant un an ou deux peut effectuer le « sale boulot » puis s'en aller. L'avantage de cette solution, qui s'apparente au management de transition parfois mis en place dans les entreprises privées, est qu'une fois son travail effectué, il remet les clés à une nouvelle équipe de direction qui peut repartir sur des bases assainies.