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Intervention de Mijo Isabey

Réunion du 1er juin 2010 à 14h00
Délégation aux droits des femmes et l’égalité des chances entre les hommes et les femmes

Mijo Isabey, conseillère confédérale en charge des retraites à la CGT :

Les retraites sont le reflet de la vie active puisque l'on y retrouve, de façon plus ou moins atténuée, les discriminations dont souffrent les femmes dans la vie active. Il conviendrait donc pour le moins que l'on conserve les avantages familiaux, qui ont été largement réduits dans la fonction publique, et que l'on renforce le système contributif de solidarité en matière de retraite.

Avant d'engager une nouvelle réforme, on aurait dû faire le bilan détaillé et concret des conséquences des réformes antérieures, de 1993, de 2003 et de 2008, ce qui aurait permis de corriger les effets négatifs qu'elles ont eus pour les salariés, notamment sur les femmes.

Nous nous sommes penchés plus particulièrement sur la constitution des droits à retraite en fonction du nombre de trimestres et en fonction des salaires, paramètres essentiels du montant de la retraite. Les femmes, qui sont davantage au chômage, sont pénalisées. Les trimestres assimilés sont comptabilisés dans la durée d'assurance, mais sans qu'un salaire soit porté au compte.

La situation des jeunes générations nous montre par ailleurs que l'élévation du taux d'activité des femmes n'a pas permis de gommer les inégalités. Le taux d'activité global et la rémunération des moins de trente ans sont moindres que ceux des générations précédentes. En moyenne, les femmes des générations 1964-1973, ont passé, avant leur trentième anniversaire, sept ans en emploi, qu'elles aient ou non un diplôme ; les hommes six ans s'ils sont diplômés et dix ans s'ils ne le sont pas. Et, bien que l'allongement des études ait accru le niveau de qualification – surtout des femmes, qui sont plus diplômées que les hommes –, le niveau des rémunérations s'est dégradé.

Par ailleurs, les salaires portés au compte atteignent moins souvent le plafond de la sécurité sociale pour les générations plus jeunes. Dans la génération 1950, 13 % des salariés des moins de trente ans étaient au-dessus du plafond, ils ne sont plus que 7 % dans la génération 1966.

Enfin, non seulement les salaires sont moins élevés mais, du fait du développement de la participation et de l'intéressement, une partie d'entre eux n'est pas cotisée et n'emporte donc pas de droit à retraite.

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