Je n'y reviendrai pas, car nous en avons déjà parlé.
Mme Fontaine, qu'a citée l'orateur précédent à propos du grand débat national sur l'énergie, a dit en 2002 ou 2003 : « Entre le nucléaire et l'effet de serre, il faut choisir. » Je ne qualifierai pas ce propos ; mais le débat n'est pas exactement celui-là.
Ces petits producteurs locaux, disais-je, insérés dans des réseaux locaux à structure maillée – à n +1 ou n +2, pour reprendre les termes de la théorie des graphes – conféreraient une forte résilience au système.
C'est seulement par une appropriation locale, à travers des sociétés coopératives ou d'économie mixte, et par une résilience locale, à travers un réseau maillé fondé sur les économies d'énergie, d'une part, et les sources d'énergie renouvelable, d'autre part, que nous pourrions parvenir à une structure solide. Les grands réseaux européens fondés sur le nucléaire, avec dix-neuf centrales et cinquante-huit réacteurs, sont fragiles : nous avons pu le constater au début de l'année 2009 et au début de l'année 2010 et nous aurons encore à le constater. Le théorème de von Foerster, que M. Piron connaît peut-être, a établi que plus vous êtes interconnectés, plus vous êtes fragiles et moins vous avez de pouvoir sur l'ensemble du système. Or ce phénomène est encouragé par la loi NOME.
En outre, nous souhaitons – vous aussi apparemment – diviser par deux la consommation d'électricité en vingt ans. Pour nous, cela passe par la promotion de la sobriété et de l'efficacité énergétiques et non par la poursuite de la course à la croissance qui produira de plus en plus de malheurs économiques, sociaux et environnementaux, à tous les échelons.
La loi NOME est donc une étape supplémentaire dans l'aveuglement énergétique du Gouvernement et dans la contradiction principale de la droite en ce domaine, qui naît de l'incompatibilité entre le nucléaire et la libéralisation, comme l'a souligné M. Paul.
D'un côté, le nucléaire est très capitalistique et risqué ; il exige des coûts de construction élevés et une parfaite maîtrise industrielle que seul l'État ou EDF peuvent assumer en France. Un opérateur privé ne choisirait jamais le nucléaire pour produire de l'électricité car le retour sur investissement est long et risqué et les exigences de sécurité sont extrêmement fortes. Il préférerait construire une turbine à gaz, à peu près aussi puissante, pour laquelle les coûts sont beaucoup moins élevés et le retour sur investissement plus rapide.
De l'autre côté, l'idéologie du libéralisme et l'ouverture du marché, proposées par le Gouvernement et imposées par la Commission européenne, implique de mettre en concurrence un grand nombre d'entreprises, ce qui n'est pas compatible avec le nucléaire, lequel suppose une quasi-nationalisation.
La loi NOME tente de résoudre cette contradiction.