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Intervention de Daniel Paul

Réunion du 8 juin 2010 à 15h00
Marché de l'électricité — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Paul :

…quelques positions.

Je ne dirai pas qu'ils pourront gagner « des sous », car l'énergie est un secteur qui peut rapporter gros, en particulier si l'objectif visé d'un alignement des tarifs sur les prix européens est atteint. Dans ce cas, ce ne sont pas des sous, c'est du fric, beaucoup de fric ! Tel est l'enjeu.

Recourez donc à toutes les contorsions et précautions oratoires que vous voulez, prétendez qu'il n'y aura pas d'augmentation, que cela ne représente que 40 % du prix de l'électricité qui arrive chez le consommateur, quel qu'il soit ; vous êtes gênés car les Français sont attachés au système né en 1946. Même s'il a été quelque peu bousculé au cours de ces dernières années et même si des millions d'entre eux sont des précaires dans le domaine de l'énergie, les Français savent, fût-ce confusément, que c'est ce système qui est le plus à même de leur garantir une électricité accessible.

Vous y allez à pas comptés, mais je ne crois pas à l'hypothèse d'un bricolage. Simplement, nous avons affaire à des gens qui savent que le sujet est sensible dans l'opinion. En outre, il n'est pas facile d'augmenter les prix en période de crise, d'autant que les échéances de 2012 se rapprochent. Ce sont autant d'obstacles à surmonter. Vous avancez donc à pas comptés, certes, mais sans dévier.

Marcel Boiteux ne dit pas autre chose dans sa lettre du 3 mai 2010, dont j'approuve le fond même si je l'exprimerais peut-être avec d'autres mots : « Emportée par le courant des idées, la France a mis fin au monopole d'EDF et ouvert l'électricité aux disciplines du marché. La pression de la concurrence devait améliorer la gestion, dynamiser les équipes, faire baisser les prix du courant. Une dizaine d'années plus tard, telle la poule qui a couvé un canard, la France ébahie se dépêtre dans les paradoxes, le problème n'est plus de faire baisser les prix, mais d'accepter ou non de les laisser monter pour s'aligner sur ceux du marché européen. On avait ouvert l'électricité à la concurrence pour faire baisser les prix et il faudrait aujourd'hui les élever pour permettre la concurrence. » Fermez le ban, chers collègues. Toute la logique de votre texte, toute la logique de l'opération se trouve résumée dans ces quelques phrases de l'ancien président d'EDF.

Nous voterons bien évidemment la motion de procédure présentée par le groupe SRC. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)

(La motion de rejet préalable, mise aux voix, n'est pas adoptée.)

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