Les processus de libéralisation et les progrès des technologies de télécommunications ont contribué à augmenter le volume et la vitesse des transactions. Parallèlement, la volatilité a considérablement augmenté. De nombreux placements sont à court terme. Cette situation correspond très exactement à la vision « courtermiste » qui préside à l'activité des marchés.
La spéculation a pris des proportions inquiétantes et la sphère financière a connu un double processus d'autonomisation et de « virtualisation ». Ces flux de capitaux déstabilisateurs déclenchent des crises aux conséquences désastreuses pour l'économie, comme on a pu le constater début mai à Wall Street où plus de 1 000 milliards de dollars ont littéralement disparu en quelques minutes, et ce parce que les spéculateurs, guidés par le profit maximum et la peur de la dépréciation de leurs actifs, ont été pris de panique et ont subitement vendu des dizaines de milliers de titres.
Les sinistres financiers qui frappent actuellement les États européens les uns après les autres sont en grande partie dus à ces mouvements rapides : on revend en toute hâte des obligations que l'on vient d'acheter. La seule mesure véritablement efficace afin de lutter contre cette volatilité des capitaux, synonyme de misère sociale pour les victimes, serait l'instauration sur ces transactions à court terme d'une taxe dont le taux serait fixé à 0,5 %.
(L'amendement n° 10 , repoussé par la commission et le Gouvernement, n'est pas adopté.)