J'en viens à la cohérence.
Pour tout dire, monsieur le ministre, au point où nous en sommes de nos difficultés économiques, il serait bien de se raccrocher à des analyses solides, à des convictions qui, tout en s'enrichissant de l'actualité et en s'adaptant pour permettre une bonne réponse, ne soient néanmoins pas ouvertes à tous vents. Lorsque l'on écoute ce que dit M. le professeur Stiglitz sur l'évolution de l'économie du monde et que l'on voit comment il contredit certains choix de sérieux de gestion qui nous paraissent nécessaires, on se demande si l'on ne gagnerait pas à davantage de cohérence dans la pensée économique.
S'agissant de la relation avec l'Allemagne, est-il de bon ton, monsieur le ministre, de critiquer le bon élève ? On peut évidemment toujours penser que, pour régler le problème, il faut que le bon élève soit moins bon. Le rapporteur général a souligné qu'il était peut-être un peu léger de critiquer systématiquement la fourmi. En tout cas, au-delà de critiques faciles, nous sommes aujourd'hui bien obligés de constater que, dans notre pays aussi, l'effort, la rigueur et le sérieux sont nécessaires.
En ce qui concerne la gouvernance, je suggère depuis déjà longtemps que le programme de stabilité soit voté par notre assemblée. Le Gouvernement est aujourd'hui ouvert à cette proposition. Tant mieux ! Ce serait un vrai progrès.
Qu'en sera-t-il demain du statut et du pouvoir contraignant des lois de programmation ? La réalité est que, actuellement, on ne regarde pas beaucoup ce qui est écrit dans la loi de programmation des finances publiques. Alors de deux choses l'une : soit nous construisons un ordre juridique permettant à ces lois de programmation d'avoir un effet réel, d'apporter les progrès de gouvernance et les éléments rassurants dont nous avons besoin, et c'est bien ; soit tel n'est pas le cas et l'on ne sait plus à quelle cohérence raccrocher notre budget.
Gouvernance européenne, enfin.
Tout le monde souligne aujourd'hui que l'Europe doit faire des progrès de gouvernance économique et budgétaire.
La première étape – je l'ai proposée il y a quelques semaines, monsieur le ministre, et c'est un sujet sur lequel nous devons progresser – serait une harmonisation des modalités de présentation des budgets.