La réflexion économique de la majorité conservatrice qui domine l'Europe et notre pays depuis plusieurs années est en retard d'une guerre.
Les politiques conservatrices ont dérégulé à tour de bras en nourrissant une bulle spéculative, là où il aurait fallu au contraire réguler pour éviter que l'économie mondiale ne devienne une économie de casino. Elles ont réduit les impôts, notamment sur les facteurs les plus mobiles – le capital – en laissant se creuser les déficits dans une période de croissance, alors que c'est l'inverse qu'il aurait fallu faire. Il convenait en effet de maintenir une fiscalité sur les capitaux pour éviter les dérives des marchés financiers et réduire les déficits dans une période de croissance afin de se donner des marges pour agir efficacement lors d'une récession.
Aujourd'hui, l'Europe applique, sous la pression des marchés financiers, des politiques d'austérité brutales, au risque de reproduire les mêmes erreurs que dans les années trente, là où il faudrait au contraire une combinaison subtile des politiques budgétaires et de la politique monétaire dans l'ensemble de la zone euro pour retrouver la croissance et réduire les déficits.
Dans toute union monétaire, une coordination des politiques économiques est évidemment nécessaire pour effectuer le bon dosage entre la politique monétaire et les politiques budgétaires à l'échelle européenne. Le lieu naturel de cette coordination, c'est évidemment le conseil ÉCOFIN, qui pourrait devenir une sorte de gouvernement économique s'il y avait un véritable échange sur l'orientation souhaitable des politiques économiques en Europe.
Or, d'une part le président de la commission, M. Barroso, confond coordination et pacte de stabilité…