Monsieur Brard, vous avez raison d'intervenir ; je sais que vous êtes un expert de l'histoire allemande.
C'est d'ailleurs ce passé qui explique l'attachement très fort de l'Allemagne à la stabilité de la monnaie. On peut comprendre cela de la part d'un peuple qui a connu une telle histoire.
Monsieur Dupont-Aignan, vous posez la question du fédéralisme budgétaire. Il est surtout important de faire la différence entre les pays qui ont choisi de rentrer dans la zone euro et les autres. Les cas de l'Irlande et de la Grande-Bretagne sont révélateurs : ce n'est pas la dévaluation de la livre qui reconstruit l'industrie britannique.
Ne transformez pas l'euro en bouc émissaire ! Ne dites pas que l'euro favorise les multinationales et la rente, qu'il génère la souffrance des peuples ! Tout cela existe en dehors de la zone euro, et nous en avons des exemples qui montrent que ces situations sont sans rapport avec notre monnaie commune.
Évidemment, nous ne vous suivrons pas sur cette pente dangereuse et illusoire. Faisons plutôt de la crise que nous traversons un facteur de convergence économique européenne, l'occasion de retrouver une solidarité nécessaire entre les pays d'Europe, et l'opportunité de mieux analyser les atouts et les faiblesses d'une Europe encore en construction.
Pour toutes ces raisons, nous voterons contre cette motion de renvoi en commission. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)