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Intervention de Philippe Vigier

Réunion du 31 mai 2010 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2010 — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Je constate qu'en Europe, depuis dix ans, nous bénéficions d'une stabilité financière indéniable, même si, je vous le concède, elle n'a pas été accompagnée d'une croissance suffisamment forte. Cela s'explique aussi par le fait qu'un certain nombre de pays n'ont pas su faire les réformes structurelles que nous avons entreprises il y a quelques années. Un pays comme l'Allemagne, fortement exportateur, a su, depuis dix ans, se moderniser considérablement. Les prix de revient allemands pour ce qui concerne le travail sont inférieurs aux nôtres.

Contrairement à ce que vous avez dit : c'est précisément parce que nous manquons d'Europe qu'il faut une gouvernance économique européenne. Je ne pense pas à celle de la Commission européenne. Vous m'accorderez d'ailleurs qu'on ne l'entend pas beaucoup : les fameux technocrates auxquels vous faites référence parlent peu ou ne parlent pas. Les ministres, les responsables politiques, qui représentent légitimement le peuple doivent, selon moi, bâtir la gouvernance économique de l'Europe.

À ce sujet, on ne peut pas dire que les pays n'ont rien fait depuis trois ans pour établir des règles financières nouvelles – M. Brard le sait bien puisqu'il a participé avec moi à plusieurs réunions autour du Président de la République pour que le G 20 agisse en ce domaine. Certes, il a fallu attendre l'explosion de la bulle financière et la spéculation à tout va pour que les pays prennent leurs responsabilités et disent : « Cela suffit ! » Mais ils l'ont fait.

Je ne crois pas une seconde à l'isolationnisme. Vous l'avez dit vous-même : les pays émergents ne sont pas soumis aux mêmes règles que les nôtres, comme le montrent les exemples de la Chine, de l'Inde ou du Brésil. La compétition mondiale est tellement forte que seule la solidarité européenne est capable de sauver l'euro.

J'ai été surpris de vous entendre évoquer le modèle américain. Que je sache, vous parlez des États-Unis, État fédéral s'il en est ! Il est vrai que ce pays retrouve une croissance considérable, malgré un endettement beaucoup plus important que le nôtre.

Finalement, le problème en Europe, c'est qu'il n'y a pas assez d'Europe. C'est parce que nous n'avons pas d'harmonisation fiscale et sociale…

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