Monsieur Vigier, pour notre part, nous ne faisons pas partie des adeptes du veau d'or ! Nous ne sommes donc pas dans votre camp : nous sommes libres et, pour nous, seul compte l'intérêt de ceux qui créés les richesses. Cela fait une différence essentielle entre nous.
La solution consiste à revenir sur l'indépendance de la Banque centrale européenne. Les responsables politiques doivent se réapproprier le pouvoir dont ils se sont délibérément dessaisis pour que les politiques qu'ils voulaient mener soient mises en place sans qu'ils aient à les assumer. Ils ont confié cette responsabilité à d'autres qui défendent l'intérêt des marchés. Aujourd'hui, au contraire, il faut mettre en place une banque centrale assujettie au pouvoir politique, dont les critères pour agir favoriseront le développement – ce pourrait être par exemple l'emploi plutôt que la lutte contre l'inflation. Cette banque centrale devrait également prendre ses décisions en tenant compte de l'indice de développement humain, aujourd'hui totalement ignoré par les bourses.
Il est vrai que les cures d'amaigrissement qui sont imposées en ce moment aux peuples ne peuvent qu'aggraver la situation. Elles créeront des troubles sociaux, seulement, à la différence de M. Dupont-Aignan, cela ne nous effraie pas. Pour nous, ces troubles sont l'expression du peuple qui se réapproprie la politique et qui, en défendant ses intérêts, établit un nouveau rapport de force, dépossédant les possédants des pouvoirs qu'ils ont accaparé à son détriment. Voir les peuples en mouvement, les voir descendre dans la rue : voilà une raison d'espérer !
Madame Aurillac, je constate que mes propos vous effraient.