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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 31 mai 2010 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2010 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

Moins d'un mois après le dernier collectif, nous nous retrouvons aujourd'hui réunis pour sauver une nouvelle fois – vous avez vraiment une psychologie de Saint-Bernard ! – les économies européennes, la stabilité de l'euro et l'avenir de l'Union, sinon du monde.

Après avoir sauvé les banques françaises, suisses et allemandes d'un défaut de paiement de l'État grec, après avoir garanti de juteux marchés aux industriels franco-allemands de l'armement et ouvert de nombreux et très lucratifs segments de marché au secteur privé en imposant un plan d'austérité sans précédent aux Grecs, après avoir plumé le peuple grec au profit des banques et des grands groupes privés, après avoir monnayé la pseudo-solidarité de l'État français envers la Grèce contre un chèque, mesquin, de plus de 160 millions d'euros d'intérêts d'emprunt, vous persistez aujourd'hui dans cette voie.

En réalité, tout ce que vous cherchez à sauver et à stabiliser, ce sont les profits et les intérêts des banques et des grands groupes. Pourtant, l'intérêt national voudrait que les moyens utilisés pour sécuriser ces grands groupes soient consacrés à nos services publics de la santé, de l'éducation, du gaz, de l'eau, de l'électricité, des transports et, bien sûr, aux retraites.

Vous cherchez à profiter de la crise financière qui a commencé il y a plus de deux ans et dont nous vivons les derniers avatars pour imposer définitivement et totalement un système économique qui a failli et qui est à l'origine de cette même crise.

Ce système, c'est la toute-puissance des marchés. On vous a entendu tout à l'heure, vous voulez mettre un terme aux tensions sur les marchés financiers et, pour cela, vous observez et remettez de l'argent sur le tapis vert, comme au casino. Vous faites tourner la roulette, mais cela ne marche toujours pas. Et vous recommencez encore et encore, sauf qu'un jour vous allez faire sauter la banque, et que cette banque n'est pas la vôtre, c'est la nôtre, c'est celle du peuple français qui, lui, hélas, n'a pas voix au chapitre. Ce système, c'est la toute-puissance des puissants. Ce système qui enfonce les plus démunis et les classes moyennes chaque jour un peu plus dans la difficulté, c'est votre système et, avec chaque nouveau plan, vous progressez d'un pas au-dessus du gouffre. Vous êtes déjà en état d'apesanteur et, quand vous vous réveillerez, vous tomberez.

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