C'est la raison pour laquelle cette troisième loi de finances rectificative se devait d'être rapidement présentée et, je l'espère, vite adoptée par notre Parlement. Il faut gagner du temps pour régler la question des liquidités, pour permettre aux pays de convaincre de la soutenabilité de cette dette, c'est-à-dire de convaincre que la restauration des finances publiques est une oeuvre effectivement entamée, faute de l'avoir été auparavant.
À cet égard, j'entends bien le discours, monsieur le rapporteur général, qui consiste à banaliser ce qui s'est fait depuis 2002, au motif que tous l'auraient fait auparavant. Je tiens tout de même à souligner de cette tribune que cette vision des choses, si elle peut être commode, ne correspond pas exactement à la réalité. Tous les gouvernements, en effet, n'ont pas accru l'endettement du pays en proportion du PIB. Il s'est trouvé des gouvernements – trois – qui, eux, l'ont fait. Le dernier fut celui de Dominique de Villepin – je le dis, non pas pour faire plaisir ou chagrin à tel ou tel, mais parce que ce fut la réalité. En remontant dans le temps, le gouvernement de Lionel Jospin l'a fait pendant trois ans – et chacun sait ce qu'était l'endettement du pays rapporté au PIB en 2001 : un peu moins de 57 % à comparer aux 85 % qui nous attendent en fin d'année…