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Intervention de Edwige Antier

Réunion du 25 mai 2010 à 17h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEdwige Antier :

En ma qualité de pédiatre et de membre, au sein de l'Assemblée, de la Délégation parlementaire aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes, je suis extrêmement choquée par la pénalisation des mères de familles qui, s'étant arrêtées de travailler ou ayant pris des emplois à temps partiel, ont des retraites misérables, alors qu'elles préparent les enfants qui assureront les retraites de demain. Un an de service militaire permet de valider un an de retraite, alors que le congé de maternité ne permet pas de prendre en compte le salaire qu'il représente. Le temps partiel est plus souvent imposé par l'éducation des enfants que par l'employeur. Et comme les mères ont souvent un salaire plus bas que leur conjoint, ce sont elles qui s'arrêtent de travailler. Tout cela est bouleversant.

J'entends dire que ce n'est pas aux retraites de réparer les interruptions de travail ou les temps partiels des femmes. J'ai du mal à comprendre ce raisonnement. Au contraire, dans la mesure où les retraites seront financées par les enfants de demain, celles-ci doivent tenir compte du temps passé à élever des enfants, et pas seulement pendant les premières années. On sait bien que la réussite scolaire est largement conditionnée par le soutien parental.

La Délégation compte proposer une revalorisation de la retraite de ces femmes, en particulier celles qui ont travaillé à temps partiel, en assouplissant la règle des 200 heures. Nous souhaiterions également que les salariées soient informées des conséquences du travail à temps partiel. Toutes les jeunes mères devraient savoir que même si elles arrêtent de travailler pour s'occuper de leurs enfants, elles peuvent cotiser au régime de base, à l'Association générale des institutions de retraite des cadres (AGIRC) et à l'Association pour le régime de retraite complémentaire des salariés (ARRCO). Comme elles se préoccupent davantage de l'éducation des enfants que de leur future retraite, quand elles se réveillent, bien plus tard, l'addition est douloureuse.

Nous sommes très mobilisés et je voudrais avoir une vision plus précise de ce que vous pouvez proposer pour réparer cette profonde injustice faite aux femmes.

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