À propos de l'Afghanistan, je tiens tout d'abord à préciser que je ne suis pas responsable de la conduite des opérations. Je pense néanmoins que nous avons les bonnes personnes en place et que l'action conduite va dans le bon sens. Je veux être optimiste.
La date du retrait des troupes évoquée par le Président Obama tient naturellement compte de la situation sur place mais également du calendrier électoral américain.
En Afghanistan, mon commandement travaille principalement sur la lutte contre les engins explosifs improvisés, qui est un enjeu fondamental. C'est l'arme du pauvre, très facile à fabriquer, à disséminer, et très difficile à détecter. Ces engins ont provoqué les deux tiers des pertes alliées l'année dernière. À l'OTAN, notre objectif n'est pas de les éradiquer – nous savons que ce ne serait pas un objectif réaliste – mais de lutter contre les réseaux qui en sont à l'origine, d'où la nécessité d'une approche globale. Nous nous efforçons aussi de permettre à nos troupes de se sentir plus à l'aise dans leur environnement, de ne pas avoir peur de sortir de leurs bases. Il s'agit d'une mission capitale car c'est le seul moyen de diminuer les pertes humaines, qui frappent considérablement les opinions publiques.
L'autre enjeu sur lequel nous travaillons beaucoup est la formation des forces armées et de sécurité afghanes. Afin de décupler nos efforts, nous nous concentrons sur la formation des formateurs. Nous arrivons à un rythme de formation qui me rend optimiste au regard du calendrier actuel. Ce calendrier dépend par ailleurs de la conduite des opérations menées sur le terrain par le général McChrystal.
Concernant l'industrie, l'ouverture existe, au moins dans les esprits. Dans le dossier des avions ravitailleurs, nous avons clairement assisté à une défense des intérêts corporatistes locaux. Mais le seul fait que l'administration américaine ait rouvert le dossier est un signe positif. Cela ne garantit cependant pas le résultat lorsque le dossier sera examiné par le Congrès.