Il y avait une ambiguïté. L'intention des équipes médicales, mais aussi des maires de Poissy et de Saint-Germain, était de trouver une organisation équilibrée entre les deux sites. Cependant, ce principe s'est vite heurté à des obstacles techniques. Ainsi, la maternité de Poissy était d'un niveau supérieur à celle de Saint-Germain, et il est vite apparu qu'il serait impossible, en raison de la résistance des équipes, de transférer la seconde sur le site de la première. Peu à peu, la situation s'est également détériorée dans d'autres services. Par exemple, avec l'autorité de tutelle, nous avons voulu faire comprendre aux médecins qu'il n'y avait aucun sens à conserver dans chaque site un service d'urgences ouvert en permanence. Il me semblait aller de soi que les urgences de nuit devaient être supprimées à Saint-Germain, mais cette vision, que Michel Péricard aurait certainement su imposer s'il avait vécu plus longtemps, s'est heurtée à une volonté farouche des équipes médicales de conserver les mêmes fonctions sur les deux sites. Dans le cas des urgences, cela posait un problème, dans la mesure où, faute de structures adaptées, certains patients déposés à Saint-Germain devaient parfois être transférés aux urgences de Poissy. Finalement, nous ne sommes pas parvenus à regrouper les deux services pendant la nuit. La même chose s'est passée pour les maternités. Nous avons fini par vendre une partie des installations de Saint-Germain à des cliniques privées pour conserver ce service.
L'ancien président de la commission médicale d'établissement, que j'ai croisé à l'instant, ou son prédécesseur, le docteur Renou, étaient pleinement conscients – comme d'ailleurs l'était l'agence régionale de l'hospitalisation – de la nécessité, pour supprimer les doublons, de fusionner les services, quitte à les répartir entre les deux sites. Mais ils ne sont pas parvenus à imposer cette idée. Les guerres intestines ont duré des années, et le conflit s'est transformé en un conflit entre les maires des deux communes. Les médecins maintenaient une forte pression sur le maire de Saint-Germain, lequel n'a pas eu la volonté d'imposer la fusion. Et le fait que chaque maire occupait en alternance la présidence du conseil d'administration n'a pas arrangé les choses.