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Intervention de Serge Simon

Réunion du 22 octobre 2009 à 9h30
Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Serge Simon, chef du pôle « urgences-réanimation-pédiatrie :

Du temps de la dotation globale, moins il y avait de patients qui payaient, plus c'était intéressant pour l'hôpital, puisque l'on déduisait de la dotation tout ce qui était facturé, que ce soit encaissé ou non. Il était donc préférable de facturer le moins possible. Désormais, il faut remplacer ce « libre-service » par un « passage à la caisse » : cela ne peut se faire du jour au lendemain !

J'ai regardé comment procédaient les établissements privés. La clinique de Trappes, dont les activités d'urgence sont à peu près équivalentes aux nôtres, a affecté huit personnes au seul encaissement des passages aux urgences ; les contentieux sont traités directement, et rapidement, par une société spécialisée. La clinique rentre dans ses frais. À Poissy-Saint-Germain, nous n'avons que trois personnes pour accomplir cette tâche. Cela ne peut pas marcher ! Les moyens dont dispose l'hôpital public sont inadaptés à ce mode de fonctionnement.

Il y a quelques années, le responsable de la clientèle m'avait suggéré de demander leur carte d'identité aux personnes reçues aux urgences. J'avais refusé : je ne suis pas « flic ». Mais si l'on veut facturer une consultation, il faut bien connaître l'identité et l'adresse du patient ! Désormais, quand on reçoit un patient, la première chose à faire est de chercher à savoir ce qui l'amène, la seconde de lui demander sa carte d'identité et sa carte Vitale. Avant, on ne demandait rien aux gens, on les soignait. C'est un sacré changement !

Tout cela implique de nouveaux modes de gestion. Cela suppose aussi que les personnels médicaux modifient leurs pratiques dans un sens qui ne correspond pas forcément à leur conception du métier. Ils n'auront jamais la même rigueur qu'un agent administratif. Ce qu'il faudrait, c'est un investissement de départ afin d'embaucher du personnel dédié, nuit et jour, dimanche compris. Avec un déficit de 25 millions d'euros, nous en sommes bien incapables ! Du coup, nécessairement, cela prend du temps.

Ce n'est pas la faute de tel ou tel. On a changé de paradigme : avant, la santé était gratuite ; désormais, on tient compte de son coût. Il faut trouver des solutions.

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