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Intervention de Nicolas Tabary

Réunion du 22 octobre 2009 à 9h30
Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Nicolas Tabary, chef du pôle « chirurgie-anesthésie-bloc opératoire :

Le diagnostic est simple : deux hôpitaux, deux blocs trop petits l'un comme l'autre pour réunir l'activité chirurgicale ; donc des coûts de structure plus lourds à cause des doublons. Le projet du pôle consistait à différencier les deux blocs, l'un dédié à la chirurgie lourde et aux urgences, l'autre à la chirurgie ambulatoire et programmée. C'était faire abstraction de certaines personnes qui ne veulent pas changer de site. Quand il n'y a plus qu'un chef de service, c'est plus facile, mais il reste encore deux services de chirurgie viscérale qui ne veulent pas travailler ensemble, et même un Chef de pôle, avec un grand C, n'y peut pas grand-chose.

Le bicéphalisme n'est pas, malheureusement, la seule difficulté puisque, en orthopédie, nous n'avons pas de chef de service, aucun des deux responsables ne voulant assumer la responsabilité de l'autre site.

En outre, depuis douze ans que dure cette fusion, tout le monde sait qu'une décision signée, et même votée à l'unanimité en commission médicale d'établissement, peut être invalidée, et chacun continue à agir à sa guise. On avance malgré tout. Avec les départs à la retraite et l'arrivée de nouveaux venus, les mentalités évoluent et on espère petit à petit faire disparaître les doublons.

En dehors de ces blocages, nous nous sommes efforcés de rendre les blocs les plus efficients possible. La Mission nationale d'expertise et d'audit hospitaliers (MEAH) nous a énormément aidés. De chaque côté, il y a de l'activité et les gens travaillent, mais nous n'avons pratiquement pas d'éléments de comparaison quand on nous annonce que nous faisons 32 millions d'euros d'activité chirurgicale par an, mais 10 millions d'euros de déficit. Nous ne savons pas comment nous améliorer. Chaque hôpital mesure les choses à sa façon. Les chiffres proposés par la Mission nationale d'expertise et d'audit hospitaliers nous ont permis d'identifier l'organisation et l'occupation des salles sur lesquels nous avons travaillé. Tous les doublons ne sont pas éliminés, mais nous faisons 12 000 actes par an, 600 de plus que prévu au 1er octobre, avec en moyenne 150 salles de moins. L'amélioration est sensible.

La démographie du corps des anesthésistes est fragile. Il est difficile de recruter, les médecins sont de plus en plus âgés, et l'anesthésie est vraiment le goulet d'étranglement de l'activité chirurgicale, d'autant qu'il faut aussi des anesthésistes en maternité et périnatalité, où l'activité a tendance à augmenter.

Les avancées sont tangibles, mais elles sont trop lentes et nos structures sont trop petites. Un site unique et un bloc un peu plus grand – inutile qu'il soit deux fois plus grand que chacun des deux que nous avons – permettraient de regrouper la totalité des activités sur un seul site. Ce serait à mon avis le seul moyen d'accroître sensiblement l'efficience, par rapport aux petites améliorations que nous pouvons faire au quotidien.

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